Bonjour à tous et à toutes, nous vous souhaitons un joyeux temps des fêtes et une bonne année 2012!
Le prochain « posts » sera en janvier 2012.

vendredi 23 décembre 2011
vendredi 9 décembre 2011
Obésité = médicaments ou médicaments = obésité ?
En 2011, alors que la médecine fait d’innombrable progrès, le nombre de personnes qui ne consomme aucun médicament peut quant à lui pratiquement se compter sur les doigts d’une seule main et ce, surtout chez les personnes âgées. En effet, le pourcentage de gens âgés de 18-44 ans, 45-64 ans et de plus de 65 ans rapportant avoir consommé un ou plusieurs médicaments dans le dernier mois est de 37.8%, 64.8% et 90.1%, en 2008. Les chiffres sont alarmants mais l’augmentation l’est tout autant, car en 1988 ces pourcentages se situaient à 31,3%, 54,8% et 73,6% respectivement (REF) avec un plus grand pourcentage chez les femmes.
Cette consommation accrue de médicaments peut s’expliquer par plusieurs facteurs dont l’augmentation de l’espérance de vie, mais aussi par l’adoption de mauvaises habitudes de vie causant l’augmentation évidente des maladies chroniques telles que l’obésité. Une question qui est souvent posée au sujet des médicaments est celle-ci :
Est-ce que l’obésité augmente le besoin en médicaments ou est-ce que les médicaments augmentent la prévalence de l’obésité? En d’autres mots, est-ce que l’augmentation de la prévalence de l’obésité pourrait s’expliquer, en partie, par les progrès du domaine de la pharmacologie?
L’obésité est associée à de nombreux problèmes de santé qui se traitent avec des médicaments ou un changement des habitudes de vie. Malheureusement, le résultat est normalement plus rapide avec le médicament comme par exemple pour les troubles dépressifs (REF). C’est plus facile, mais en contrepartie, il y a des effets secondaires tels que le gain pondéral. Les classes de médicaments les plus associées à un gain pondéral sont celles prescrites pour le traitement de maladies psychiatriques, neurologiques ou le traitement du diabète, comme rapporté par une excellente revue de la littérature effectuée par Margaret Malone (REF). Les résultats démontrent qu’il existe une différence interindividuelle importante dans la magnitude de prise de poids, suite au début de la prise d’un médicament. Par exemple, la prise d’un médicament antipsychotique, le clozapine, provoquerait une prise de poids moyenne de 2.4 kg, mais le changement de poids des utilisateurs serait de -17.5 kg à + 12.9 kg (REF). Le mécanisme par lequel ces médicaments induisent une prise de poids chez certains individus serait dû à l’augmentation de l’appétit en altérant le fonctionnement de la leptine, ce qui nous indique normalement que nous sommes rassasiés. Dans le cas du diabète, il a été démontré que le gain de poids associé à la prise de rosigiatzone et de pioglitazone est de 3 à 4.6 kg. Cette prise de poids est importante, car les diabétiques sont normalement obèses, avant même le début du traitement (REF). La bonne nouvelle c’est que les différents médicaments ayant une prise de poids comme effets secondaires sont constamment à l’étude et remplacés par d’autres, car la prise de poids suite à un diagnostic de dépression ou de diabète ne fait qu’empirer la situation !
Il serait possible d’écrire davantage sur le sujet, mais dans le cadre de notre blog, les informations données précédemment sont suffisantes pour démontrer que l’obésité n’est pas causée par les médicaments, mais que certains médicaments peuvent provoquer un gain de poids. Il existe deux solutions pour éviter le gain de poids associé aux effets secondaires de certains médicaments. La première est d’adopter de bonnes habitudes de vie, qui auront comme conséquence de diminuer les conditions chroniques pour lesquelles une personne doit prendre un ou plusieurs médicaments. La deuxième solution est d’explorer différents médicaments à l’intérieur d’une même classe afin d’identifier le médicament procurant le meilleur résultat et ce, sans provoquer la prise de poids.
vendredi 25 novembre 2011
La guerre contre les boissons gazeuses est loin d’être terminée !
Depuis quelques années, les boissons gazeuses sont la cible de plusieurs tentatives visant la diminution de l’apport énergétique total et de la consommation de breuvage de qualité (lait, eau, jus 100%). Le lien entre la consommation de boissons gazeuses, l’obésité et le diabète de type 2 est souvent mentionné, mais la consommation de boissons gazeuses affecte d’autres paramètres tels que la densité minérale osseuse. Une étude a démontré une densité minérale osseuse 5% inférieure chez les femmes qui boivent une boisson gazeuse (de type cola) ou plus par jour comparativement à celles consommant moins d'une boisson gazeuse (de type cola) par mois (REF). Cette tendance n’était pas observée chez les hommes et était observée indépendamment si la boisson gazeuse était sans sucre ou non. Ces résultats sont très importants puisque la diminution de densité minérale osseuse et ce, principalement au niveau de la tête du fémur, est l’un des facteurs déterminant du risque de fractures chez les personnes âgées mais aussi chez les jeunes. En effet, chez les jeunes filles, la consommation de boisson gazeuse est associée à un risque de fracture de plus de 3 fois (REF) en comparaison aux jeunes filles qui ne boivent pas de boissons gazeuses. Donc, la diminution de la consommation de boissons gazeuses pour favoriser un maintien de la densité osseuse est primordiale.
Une des solutions pour limiter la consommation de boissons gazeuses a été d’éliminer la vente de ces produits dans certaines écoles. Cependant, une récente étude effectuée dans 40 états américains montre que l’élimination des boissons gazeuses dans les écoles secondaires n’a pas eu l’effet escompté (REF). Au total, 6 900 élèves de cinquième année ont été interrogés au printemps de l’année 2004 et de nouveau en 2007 alors qu’ils étaient en huitième année. Les résultats démontrent que la proportion d’enfants de huitième année déclarant avoir consommé des boissons sucrées est similaire dans les écoles ayant banni la vente de boissons sucrées (29 %) versus celles où la vente est encore présente (26 %). Globalement, peu importe si l’école avait banni ou non la vente de boissons sucrées, 85 % des élèves rapportent avoir consommé une boisson sucrée dans les 7 derniers jours. Des analyses complémentaires ont indiqué que la consommation globale de boissons sucrées avait seulement une modeste association avec l’accès dans les écoles. L’auteur de l’article conclu que « l'école est seulement un aspect de l'environnement d'un enfant et les jeunes se sont révélés très habiles à compenser pour les changements apportés à leur environnement ». Néanmoins, on peut penser que ces résultats pourraient être différents, selon le groupe d’âge. En effet, une étude californienne (REF) démontre une consommation journalière de boissons sucrées moins élevée chez les adolescents fréquentant des écoles où les machines distributrices ont été prohibées. Ces résultats contradictoires sont les preuves qu’il est difficile de forcer un changement dans les habitudes de consommation des enfants et des adolescents. D’ailleurs, une récente étude soutient qu’il est très difficile d’augmenter le niveau d’activité chez les enfants à cause de leur compensation naturelle. En d’autres mots, si nous forçons les enfants à faire de l’activité physique, par exemple à l’école, ils compenseront naturellement en réduisant leur niveau d’activité physique à la maison (REF).
Une des solutions pour limiter la consommation de boissons gazeuses a été d’éliminer la vente de ces produits dans certaines écoles. Cependant, une récente étude effectuée dans 40 états américains montre que l’élimination des boissons gazeuses dans les écoles secondaires n’a pas eu l’effet escompté (REF). Au total, 6 900 élèves de cinquième année ont été interrogés au printemps de l’année 2004 et de nouveau en 2007 alors qu’ils étaient en huitième année. Les résultats démontrent que la proportion d’enfants de huitième année déclarant avoir consommé des boissons sucrées est similaire dans les écoles ayant banni la vente de boissons sucrées (29 %) versus celles où la vente est encore présente (26 %). Globalement, peu importe si l’école avait banni ou non la vente de boissons sucrées, 85 % des élèves rapportent avoir consommé une boisson sucrée dans les 7 derniers jours. Des analyses complémentaires ont indiqué que la consommation globale de boissons sucrées avait seulement une modeste association avec l’accès dans les écoles. L’auteur de l’article conclu que « l'école est seulement un aspect de l'environnement d'un enfant et les jeunes se sont révélés très habiles à compenser pour les changements apportés à leur environnement ». Néanmoins, on peut penser que ces résultats pourraient être différents, selon le groupe d’âge. En effet, une étude californienne (REF) démontre une consommation journalière de boissons sucrées moins élevée chez les adolescents fréquentant des écoles où les machines distributrices ont été prohibées. Ces résultats contradictoires sont les preuves qu’il est difficile de forcer un changement dans les habitudes de consommation des enfants et des adolescents. D’ailleurs, une récente étude soutient qu’il est très difficile d’augmenter le niveau d’activité chez les enfants à cause de leur compensation naturelle. En d’autres mots, si nous forçons les enfants à faire de l’activité physique, par exemple à l’école, ils compenseront naturellement en réduisant leur niveau d’activité physique à la maison (REF).
En guise de conclusion, il est important de bannir ou de diminuer l’accès aux boissons gazeuses, principalement dans les écoles puisqu’elles ont un impact sur la santé qui va bien au-delà du diabète de type 2 ou de l’obésité. Toutefois, il est important de viser une catégorie de jeunes qui répondra positivement à cette initiative. Malheureusement, les données sur ce genre de programme démontrent des discordances qui rendent difficile la mise en place avec succès de ces politiques.
N'hésitez pas à donner vos commentaires suite à nos posts !
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vendredi 11 novembre 2011
Bras de fer entre l’activité physique et les gènes!
Une étude publiée la semaine passée fait couler
beaucoup d’encre. L'association entre la génétique et le risque d'obésité
serait atténuée de 27% chez les adultes physiquement actifs (REF). Cette
étude souligne donc l'importance de l’activité physique non seulement pour
augmenter la dépense énergétique, mais aussi pour diminuer le risque d’obésité
chez ceux qui sont génétiquement prédisposés. Cette étude est importante, puisqu’il
s’agit d’une méta-analyse regroupant plus de 218 166 adultes et 19 268 enfants. De plus, les auteurs de la méta-analyse ont choisi d’analyser
toutes les études ayant mesuré le gène FTO.
Depuis 2007, les chercheurs affirment que le gène FTO serait
le gène le plus associé au risque d’être obèse (REF). L’association entre ce gène et la prise alimentaire
expliquerait la prédisposition génétique qu’il procure. Par exemple, les
individus possédant le gène FTO mangeraient davantage comparativement à ceux
qui ne présentent pas ce gène (REF). Malgré
l’importance des résultats de cette étude, il est important d’être prudent avec
l’interprétation des résultats. En effet, une autre étude ayant analysé le
profil génétique de près de 40 000 individus a démontré une grande variabilité
au niveau des gènes entre les individus ayant un problème de poids et les
individus de poids sain (REF).
Néanmoins, les résultats de cette nouvelle étude sont
intéressants puisqu’ils suggèrent que la contribution de nos habitudes de vie
permettrait même d’influencer notre prédisposition génétique! Entre d’autres mots,
cette étude suggère qu’une personne qui possède le gène FTO et qui habite dans
un environnement favorable à l’obésité est probablement plus à risque de devenir
obèse si elle est inactive. Jusqu’à maintenant, l’activité physique a toujours
été associée à l’obésité par son rôle dans la dépense énergétique et la
composition corporelle. Cette nouvelle étude montre que la pratique d’activité
physique pourrait être encore plus importante pour prévenir l’obésité. Ces
résultats sont intéressants et sont logiques, car notre génome n’a pas changé
significativement depuis les dernières décennies. Ces résultats démontrent donc
qu’il existe des interactions entre notre génome et les habitudes de vie
ouvrant ainsi la porte à de nouvelles recherches.
Le slogan de « l’American College
of Sports Medicine » stipule que l’exercice est un puissant médicament. En
effet, dans une perspective de prévention, l’activité physique démontre encore
une fois qu’elle peut être perçue comme un médicament en PERMETTANT MÊME de contrebalancer
l’effet du génome.Malgré toutes les preuves
scientifiques qui s’accumulent pour démontrer les bienfaits de l’exercice, c’est
à se demander qu’est-ce qu’il faudra de plus pour que les gens deviennent
actifs !
jeudi 27 octobre 2011
La poutine revient en force dans les arénas après 2 minutes au banc des pénalités!

Cette situation nous pousse à croire que la malbouffe
est irrésistible et ancrée dans les actions que l’on prend. Aller à l’aréna et manger une poutine, aller
au cinéma et manger du maïs soufflé ou regarder un match de football avec des
ailes de poulet; tous ces exemples démontrent que nos actions sont intimement
associées à la malbouffe. La relation entre une action et un aliment fait
référence à un système de récompense. Dans les faits, ce système vis-à-vis la
malbouffe agit sur le cerveau de la même manière que certaines drogues comme
l’héroïne. Tel que démontré par une étude
sur les dépendances, le système de récompense peut brimer les tentatives de
limiter l’accès à un comportement malsain, puisque ce dernier procure un
sentiment de réconfort (REF). Il
est possible de croire que les gens auront besoin d’une longue période
d’adaptation pour réduire leur consommation de malbouffe et ce, même lorsque
cela doit être fait pour des raisons de santé. C’est pour cela qu’il ne faut surtout
pas mettre fin à de telles initiatives. Il faut comprendre que certains individus
mangent de la malbouffe à chaque jour et que d’autres en mangent à chaque
repas. Donc, pour certaines personnes nous parlons de changement des habitudes
de vie alors que pour d’autres, nous parlons davantage d’un sevrage.
Nous ne croyons pas aux théories conspiratrices. Toutefois,
les compagnies étudient leurs produits et certaines d’entre elles utilisent la
science afin de trouver la meilleure combinaison possible permettant d’assurer
la fidélité de ses consommateurs. Un livre intéressant a été écrit sur le sujet
(Référence pour le livre). Limiter l’accès à la malbouffe dans les arénas
était une stratégie pour combattre la malbouffe, mais il ne faudra pas changer
un microenvironnement si nous voulons la vaincre, il faudra changer le système
! Il est très difficile de se battre
contre les entreprises multimilliardaires. Conséquemment, il faut changer la
philosophie des gens pour renverser la demande pour de la nourriture
santé. Si les gens demandent de la
nourriture santé, les compagnies vont en offrir !
Honnêtement, c’est vraiment dommage qu’une si belle
initiative soit renversée. La diminution des revenus n’est sûrement pas une surprise,
mais une certaine adaptation aurait pu être observée après une ou deux saisons.
L’initiative était cependant bien orchestrée avec la publication d’un guide
nutritif pour le hockeyeur (LIEN). Au lieu de baisser les
bras pour des raisons monétaires, il aurait été intéressant que le gouvernement
compense les pertes pour le maintien d’une telle initiative. Cela aurait permis
d’aider ces entreprises et à compenser leurs pertes de revenus et donner
davantage de temps aux gens de s’adapter aux changements tout en leur
démontrant que les changements sont là pour y rester !
Même si l’on continue d’offrir des menus santé, il est
illogique de croire que les gens vont faire ce choix. C’est d’autant plus
déprimant d’entendre dire « c’est parce que les gens veulent se
récompenser d’avoir passé du temps sur la glace qu’ils mangent une grosse
poutine ». C’est cependant très contradictoire avec le virage santé que l’on
préconise dans les écoles du Québec. Nous devrions nous lever et décider
collectivement de devenir la première province où les citoyens mangent bien
dans tous les milieux publics où nous pouvons exercer un certain contrôle
(arénas, cafétéria, hôpital, etc.).
vendredi 14 octobre 2011
Obésité et infertilité : un traitement interdit ?
L’infertilité se définit par une absence de conception après une
période d'essai supérieure à 1 an. En ce moment, 80 % des couples hétérosexuels
arriveront à concevoir dans une période de 12 mois si les relations sexuelles
sont régulières (2-3 X/sem) et sans moyens de contraception. Selon Statistiques Canada 8,5 % des couples
canadiens en âge de procréer ont un problème de fertilité (REF). Ce problème toucherait légèrement plus les
femmes que les hommes et les causes varient selon le sexe. Par exemple, l’âge, la
génétique et le surplus de poids contribuent à l’infertilité comme la
prévalence du syndrome polykystique chez la femme (REF) ou la
dysfonction érectile chez l’homme (REF).
En effet, plusieurs études ont démontré un lien incontestable entre le surplus
de poids et l’infertilité. Selon certains, un IMC entre 25 et 27 kg/m2 augmente le
risque de 1,2 fois d’avoir un problème d’infertilité alors qu’un IMC supérieur
à 27 kg/m2 multiplie le risque par 3 (REF).
En ce moment, certains médecins refusent de traiter des femmes infertiles qui présentent un IMC au-dessus de 35 kg/m2 (Ex. Ontario). L’argument principal étant que le risque de complications au cours de la grossesse est plus élevé chez une femme obèse comparativement à une femme de poids sain. Cet argument est critiqué puisque d'autres facteurs (l'âge, la génétique, la tension artérielle élevée, le diabète, les troubles de la thyroïde, etc.) sont également associés aux complications lors de la grossesse, et on ne limite pas l'accès aux traitements d'infertilité à cause de ces critères. De plus, certains médecins refusent de traiter l’infertilité par in vitro chez les femmes obèses sous prétexte qu’elles ont un taux de succès inférieur aux femmes de poids sains (50% moins de succès). Ce fait est véridique, mais devons-nous refuser l’accès ou plutôt accepter les risques ?
Dans un autre ordre d’idées, il se peut que les médecins refusent
l’accès aux traitements contre l’infertilité, car ils croient que les femmes
obèses devraient perdre du poids avant d’entamer un traitement contre
l’infertilité pour favoriser la conception de façon naturelle. Cet argument est
logique puisqu’une modeste perte de poids d’environ 5 % permet une amélioration
des paramètres de fertilité comme le
retour d’un cycle régulier chez une grande partie d’entre elles (REF). Ces faits
poussent les autorités et le public en général à soupçonner une forme de
discrimination!
L’infertilité est considérée comme une maladie selon l’Organisation mondiale de la santé. Dès lors, tout individu souffrant d’une maladie quelconque devrait recevoir le traitement approprié! Le sujet est d’autant plus délicat au Québec depuis que l’état rembourse une partie des frais associés aux traitements d’infertilité. Certaines personnes se plaignent que l’état ne devrait pas avoir à payer pour le traitement des individus obèses considérant qu’ils sont en partie responsables de leur problème. Le sujet a été soulevé par les médias le mois passé (REF). Dans ce cas, pourquoi traitons-nous les fumeurs, les cardiaques, les gens physiquement inactifs, etc.
Bonne réflexion!
jeudi 29 septembre 2011
« Weight Watchers » meilleur que les médecins généralistes pour contrer l’obésité?
La semaine dernière alors que nous feuilletions
l’actualité scientifique, un article a particulièrement capté notre attention.
Une étude a comparé l’efficacité du programme de perte de poids « Weight
Watchers » aux suivis proposés par les médecins généralistes. Les
résultats sont très intéressants
et vont probablement faire jaser!
Les auteurs ont étudié 772 individus en surpoids ou
obèses qui ont été distribués aléatoirement dans deux groupes différents :
1) intervention de perte de poids « Weight Watchers »; 2) intervention de perte
de poids supervisée par un médecin généraliste. Les individus du premier groupe
devaient suivre le programme de perte de poids commercial de « Weight Watchers
» alors que les individus du deuxième groupe devaient suivre le programme de
perte de poids offert par leur médecin généraliste.
Les résultats de cette étude démontrent que 61% des
individus du premier groupe (« Weigth Watchers ») ont adhéré pour une
période de 12 mois comparativement à 54% des individus du deuxième groupe. De
plus, les individus du premier groupe ont diminué davantage leur poids initial
(5,06 kg vs. 2,25 kg). Par la suite, des analyses ont révélé que les individus qui
adhèrent au programme « Weight Watchers » ont 3,5 fois plus de chances
d’atteindre une perte de poids supérieure à 10% de leur poids initial comparativement
aux individus qui effectuent une perte de poids supervisée par un médecin
généraliste!
Pour le commun des mortels, ces résultats peuvent
sembler surprenants, mais pour des gens oeuvrant dans le domaine de la
recherche sur la perte de poids, ces résultats sont peu surprenants puisque comme
nous l’avons déjà mentionné dans un autre post,
les médecins généralistes avouent être peu outillés pour aider leurs patients à
réaliser une perte de poids significative. De plus, des études antérieures ont
démontré l’efficacité du programme de perte de poids « Weight
Watchers » comparativement aux autres programmes de perte de poids.
Brièvement, ce programme vise l’augmentation des connaissances quant à
l’importance des calories comprises dans les aliments disponibles sur le
marché. Pour ce faire, le programme utilise un système de points qui allège la
tâche. Plusieurs raisons permettent d’expliquer l’efficacité de ce programme
comparativement au soutien offert par un médecin généraliste. Notamment, notons
le soutien social, un suivi régulier, des outils interactifs et enfin, la
présentation de personnes qui ont réussi grâce au programme « Weight
Watchers ».
Les résultats de cette étude démontrent, une fois de
plus, l’efficacité de ce programme. Néanmoins, soulignons que le financement de
cette étude provient majoritairement de la compagnie « Weight Watchers », ce
qui n’est pas négligeable. Par contre, il est important de mentionner que
l’étude a été conduite par des chercheurs indépendants, ce qui n’enlève pas tous
les conflits d’intérêts.
Ce que les résultats de cette étude nous disent c’est
que la perte de poids est un traitement qui vise à contrer l’obésité, mais ce
traitement n’est pas l’affaire d’un seul individu et de quelques conseils, mais
plutôt une relation qui s’établit avec l’intervenant. Le programme « Weight
Watchers », malgré ce que l’on peut en penser, inclut plusieurs sphères
nécessaires au succès d’une perte de poids contrairement aux visites régulières
avec un médecin généraliste. Par exemple, le fait d’être en groupe, d’avoir
plusieurs suivis à intervalle régulier, d’obtenir du soutien, etc.
En guise de conclusion, malgré le succès de programme
commerciaux, il faut se rappeler que l’objectif premier de ces programmes est
financier et non la santé des gens. Dès
lors, il est important de comprendre
qu’une perte de poids doit être supervisée
par DES professionnels de la santé pour rééquilibrer les médicaments par
exemple suite à une perte de poids ou pour s’assurer que le programme optimise ne
brime pas les autres aspects de la santé (ex. minéraux/nutriments). Ainsi, le Collège des médecins doit prendre en
considération ces résultats et s’assurer que leur formation intègre des notions
et des pratiques spécialement conçue pour adresser les différentes stratégies
pour optimiser les traitements contre l’obésité tout en développant des
collaborations avec divers professionnels de la santé (nutritionniste,
kinésiologue, psychologue).
Qu'en pensez-vous?
vendredi 16 septembre 2011
Perte de poids et maintien de la perte de poids = mêmes stratégies ?
La plupart des stratégies de perte de poids sont efficaces lorsque l’on suit à la lettre les recommandations émises. Par contre, ce qui est difficile c’est le maintien de la perte de poids. En effet, les MEILLEURES évidences scientifiques démontrent qu’environ 1 personne sur 5 en surplus de poids ou obèses sera capable de maintenir sa perte de poids (> 10%) sur plus d’une année (1). Dès lors, le taux de succès est catastrophique et vraiment peu encourageant pour les 34% d’hommes et les 48% de femmes qui tentent, présentement, de perdre du poids (2).
Si je vous demandais : Quelle est la meilleure stratégie pour perdre du poids? Vous me répondriez très certainement de bouger plus et de manger moins. Ce principe est la balance énergétique et met en évidence la première loi de la thermodynamique. C’est-à-dire que l’énergie ne se perd pas, mais qu’elle se transforme. Cette loi a été énoncée pour le domaine de la physique et non pour celui de la physiologie. Donc, la question que je vous pose est : Pouvons-nous réellement utiliser cette loi de physique pour résoudre un problème qui fait référence davantage à la physiologie (sans compter le côté psychologique, environnemental, hormonal, etc.)? Pour qu’une perte de poids soit satisfaisante et significative, il faut appliquer la loi de la thermodynamique en intégrant TOUS les facteurs confondants pour provoquer un déséquilibre énergétique. Cependant, une fois que le corps a changé physiologiquement, le maintien du poids devient ardu et la loi de la thermodynamique est difficilement applicable. Ceci nous amène à croire que les stratégies de perte de poids ou de maintien du poids ne sont probablement pas les mêmes.
Une étude publiée tout récemment a soulevé la question. 1165 adultes américains qui ont perdu > 30 lbs et qui ont maintenu cette perte de poids sur une période minimale de 12 mois furent étudiés. La question principale de recherche était d’investiguer les stratégies pour perdre du poids et celles pour maintenir le poids perdu? Les résultats sont surprenants (3) !
Trente-six stratégies différentes ont été mentionnées, lors des groupes de discussion focalisés, pour plus de 10% de l’échantillon. Ensuite, un questionnaire a été rempli par chacun des participants pour identifier les stratégies utilisées pendant la phase de perte de poids et pendant la phase de maintien de cette perte. Seulement 8 stratégies sur 36 étaient identiques (voir tableau ci-dessous).
Phase de perte de poids
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Phase de maintien du poids
|
Manger des
fruits et légumes
|
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Diminuer les
portions de glucides
|
|
Diminuer les
portions
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|
Planifier
l’épicerie à l’avance
|
|
Savoir lire les
étiquettes nutritionnelles
|
|
Penser au
progrès fait
|
|
Penser aux
objectifs de perte de poids
|
|
Se peser
régulièrement
|
Concernant les stratégies mentionnées, par les participants, exclusivement pour la phase de perte de poids, notons : 1) s’inscrire à un programme de perte de poids; 2) avoir de l’information sur la nutrition et l’exercice; 3) diminuer les aliments contenant du sucre raffiné; 4) diminuer la quantité de malbouffe à la maison; 5) manger des collations santé; 6) planifier ses repas à l’avance; 7) se permettre de petites quantités de malbouffe à l’occasion; 8) ne pas sauter de repas; 9) faire différents exercices physiques; 10) faire des exercices que j’aime; 11) penser comment je me sens mieux avec un poids inférieur; 12) penser à ne pas surconsommer lors de repas; 13) avoir un journal des activités physiques.
En ce qui concerne les stratégies mentionnées seulement pour la phase de maintien de la perte de poids : 1) faire de l’activité physique régulièrement; 2) se récompenser pour bonne conduite alimentaire; 3) manger des protéines faibles en gras; 4) se rappeler pourquoi je dois contrôler mon poids.
Cette étude démontre que lorsque quelqu’un décide de perdre du poids, il veut combiner toutes les stratégies existantes afin d’avoir du succès. Cependant, il semble que trop c’est comme pas assez! En effet, les gens qui ont du succès semblent dire que certaines stratégies sont nécessaires pendant la phase de perte de poids et que d’autres peuvent s’ajouter ou se soustraire pendant la phase de maintien. Néanmoins, il semblerait que les stratégies doivent être plus nombreuses pendant la phase de perte de poids.
Quand on y pense bien, c’est logique. Nous pouvons faire le lien avec l’entrainement en musculation. C’est-à-dire, qu’après un certain temps, il est important de changer le stimulus qu’on inflige à nos muscles afin d’optimiser les résultats. Dans le domaine sportif, nous appelons cela le principe de surcharge. Lorsque l’on est en phase de maintien de la perte de poids, le corps tend à s’adapter à sa nouvelle physiologie. Conséquemment, un changement des stratégies utilisées est nécessaire pour optimiser le succès.
En conclusion, cette étude soulève la réflexion quant aux différentes façons de modifier nos habitudes de vie et ce, selon l’objectif visé (perdre ou maintenir une perte de poids). Ainsi, il serait intéressant d’étudier ces différentes stratégies de perte de poids et de maintien comparativement à une stratégie classique qui combine toutes ces stratégies à la fois et ce, peu importe la phase où est rendue la personne.
mercredi 31 août 2011
Est-ce qu’un traitement de PERTE DE POIDS est souhaitable pour tous les OBÈSES?
Lorsque l’on pense à un traitement pour contrer l’obésité, la
première chose qui nous vient en tête est la PERTE DE POIDS! Cependant, lorsque l’on compare des gens
obèses avec des gens de poids sains, les obèses n’ont pas toujours plus de
problème de santé ou plus de risque de mourir rapidement que les autres! Vous
connaissez certainement quelqu’un dans votre entourage qui a un surplus de
poids, sans toutefois avoir un problème de santé diagnostiqué tel que
l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 ou un problème de cholestérol. En effet, de plus en plus de preuves
scientifiques démontrent l’absence de désordres métaboliques chez une catégorie
d’individu s obèses, soit les obèses métaboliquement sains (REF).
En 2009, un groupe de chercheurs, basé à Edmonton, a
développé un système de classification intitulé l’Edmonton Obesity Staging
Score (EOSS). Cette classification amène
les cliniciens à se poser la question suivante : « Est-ce qu’une perte de poids
serait réellement bénéfique pour mon client ? ». L’objectif principal de cette classification
est de faire de meilleures recommandations quant à la perte de poids, chez les
patients obèses. Cette classification comprend 5 stades et s’adresse aux
individus ayant un IMC ≥ 30. Voici brièvement l’EOSS.
STADES
|
Brève description
|
Recommandations
|
0
|
Aucun problème de santé métabolique, psychologique ou fonctionnel.
|
Amélioration
des habitudes de vie
Maintien du poids
|
1
|
Problème de santé métabolique près des limites de la condition ex. :
résistance à l’insuline, tension artérielle >130/85, douleur ou fatigue
occasionnelle, articulations fragiles, etc.
|
Amélioration
des habitudes de vie
Maintien du poids
|
2
|
Diagnostic de problème métabolique ex. : hypertension, diabète de
type 2, dépression, atteintes dans les activités de la vie quotidienne, maux
de dos, goutte, etc.
|
Amélioration
des habitudes de vie
Perte de poids
|
3
|
Organes atteints sérieusement ex. : infarctus du myocarde, prise
d’insuline, apnée du sommeil, ostéoarthrite majeure, etc.
|
Amélioration
des habitudes de vie
Perte de poids
|
4
|
Risque de mort lié aux complications associées à l’obésité.
|
Amélioration
des habitudes de vie
Perte de poids
|
REF :
Sharma & Kushner 2009
Dans un premier temps, l’EOSS
suggère que la perte de poids n’est pas nécessaire pour tous les obèses. En
effet, les gens classés aux stades 0 et 1 et n’ayant aucun problème de santé
associé à l’obésité ne devraient pas recevoir de recommandation visant la perte
de poids. Les recommandations émises devraient plutôt viser l’amélioration de
leurs habitudes de vie afin de prévenir un gain de poids supplémentaire. C’est
lorsque les problèmes métaboliques font leur apparition (stades 2-4) que la
perte de poids devient une priorité pour les personnes obèses.
Considérant que d’autres indicateurs
cliniques tels que l’indice de masse corporelle (IMC) et la circonférence de
taille ont fait leur preuve en terme de prédiction de la mortalité, en quoi l’EOSS
améliore-t-il nos connaissances? Deux études évaluant l’utilité de l’EOSS ont récemment
été publiées. L’une de ces études compare les différentes catégories d’IMC aux différents
stades de l’EOSS ainsi que leur capacité respective à identifier les individus
à risque de mortalité, toutes causes confondues (REF). Les
résultats de cette étude sont clairs. La capacité de l’EOSS à prédire le risque
de mortalité est extrêmement évidente tandis que la capacité de l’IMC (utilisé seul)
à prédire la mortalité est douteuse. Bref, ce que l’article nous apprend c’est que lorsque nous
utilisons les différentes catégories de l’EOSS, nous prédisons mieux le risque
de mortalité, chez les individus obèses, que lorsque nous utilisons leur IMC.
La semaine dernière, une deuxième étude
fut publiée. Elle investiguait 28 000 personnes, dont 6 000 obèses, sur une
période de 16 années. L’objectif de cette étude était de vérifier si l’EOSS permettait
de prédire le risque de mortalité du cancer ou d’une maladie coronarienne, soit
les 2 maladies les plus meurtrières au Canada. Voici les principaux
résultats:
Les gens obèses stades 0 et 1
o ont le même risque de mortalité (toutes causes
confondues) que les gens de poids sains.
o ont un risque de mortalité d’une maladie
coronarienne moindre que les gens de
poids sains.
o ont un risque de mortalité du cancer plus élevé que les gens de poids sains.
La classification ne permet pas de prédire le
risque de mortalité de d’autres diagnostics.
En se basant sur les résultats de
ces études, nous pouvons conclure que l’EOSS est un meilleur prédicteur du
risque de mortalité que l’IMC. De plus, les individus obèses sans problème de
santé normalement liés à l’obésité, sont plus à risque de mourir d’un cancer et
moins à risque de mourir de maladies coronariennes qu’une personne ayant un
poids sain.
Finalement, même si certains
obèses sont moins à risque de mortalité que les gens de poids sains, il n’en
reste pas moins que d’adopter de saines habitudes de vie demeure l’intervention
de choix pour tous. Ce que l’EOSS ajoute réellement à vos connaissances c’est
que pour certains obèses (stades 2-4), le changement des habitudes de vie doit
être plus sévère afin de s’assurer d’une perte de poids et ainsi diminuer les
complications associées à l’obésité et augmenter l’espérance de vie.
vendredi 19 août 2011
Existe-t-il différents niveaux de syndrome métabolique ?
Nous avons déjà fait un post sur le syndrome métabolique (SMet) et l’hétérogénéité de cette
condition. Vous pouvez y référer ICI. En
résumé, le SMet se définit comme une combinaison de 3 facteurs de risque et
plus, parmi les suivants : tour de taille élevé, glycémie élevée, haut niveau de triglycérides,
tension artérielle élevée et enfin, faible taux de cholestérol-HDL.
Plusieurs études ont démontré que les individus ayant
un SMet sont plus à risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2
et d’autres conditions non-métaboliques. Néanmoins, ce risque diffère
considérablement selon le nombre de facteurs présents (3, 4 ou 5) ainsi que le seuil
utilisé pour déterminer la présence de chacun de ces facteurs. Les différentes
combinaisons possibles de facteurs influencent aussi le risque (REF). Concrètement,
cela veut dire que deux patients avec le SMet peuvent avoir un risque réel de
présenter une maladie TRÈS différent.
La définition du SMet implique cinq éléments, dont
trois utilisent un seuil inférieur à celui de la condition individuelle
(tension artérielle, triglycérides, glycémie à jeun). Par exemple, le seuil établi
pour être diagnostiqué hypertendu est de 140/90mmHg, tandis que le seuil
utilisé pour considérer la tension artérielle comme un critère du SMet est de 130/85
mmHg. Ceci démontre qu’avec une combinaison de trois facteurs ou plus, le seuil considéré à risque est à la baisse. Dès
lors, on peut s’avancer et dire que certaines personnes ont un SMet avec un
profil métabolique relativement altéré (notre appellation : SMet modéré) alors
que d’autres peuvent avoir un SMet avec un profil métabolique très détérioré (notre
appellation : SMet sévère).
Dans un article récemment soumis pour publication, notre groupe de recherche s’est intéressé au sujet. Nous avons étudié s’il existait des différences entre ces deux groupes d’individus en utilisant une banque de données américaine qui incluait 3000 participants âgés entre 18 et 85 ans avec un SMet modéré ou un SMet sévère.
Lorsque ces deux groupes d’individus sont comparés, plusieurs
différences sont observées. Par exemple, le nombre de minutes d’activité
physique par semaine auto-rapporté était respectivement de 71,3 minutes dans le
groupe SMet modéré et de 45,1 minutes
dans le groupe SMet sévère. La
proportion d’individus qui rapportait faire de l’activité physique vigoureuse était
de 20% vs. 10% et la proportion d’individus qui rapportait faire de la
musculation était de 43% vs. 29% respectivement.
De plus, la santé cardio-vasculaire et la capacité
physique des individus dans le groupe SMet sévère
étaient nettement inférieures au groupe SMet modéré. Par exemple, chez les individus âgés de 50 ans et moins, le
groupe SMet modéré avait un Vo2
max de 39 ml/kg/min vs. 32 ml/kg/min pour le groupe SMet sévère. Dans le même ordre d’idées, les individus du groupe SMet modéré présentaient une vitesse de
marche supérieure aux individus du groupe SMet sévère.
Cette étude démontre qu’il existe des différences
importantes en ce qui concerne le
niveau, l’intensité et le type d’activité physique entre les gens du
groupe SMet modéré et les gens du
groupe sévère. De plus, leur santé
cardio-vasculaire et leur capacité physique sont aussi différentes; on remarque
un avantage notable pour le groupe SMet modéré.
Ainsi, nous nous permettons d’avancer l’hypothèse que les individus avec un SMet
sévère pourraient bénéficier
davantage d’une intervention visant l’augmentation de leur niveau d’activité
physique et conséquemment diminuer le niveau de leurs facteurs de risque. Une
étude clinique nous permettrait de répondre à la question.
En conclusion, il est important de ne pas considérer
et traiter tous les patients avec un SMet de la même façon, car ils présentent
différentes caractéristiques. Il risque de s’écouler plusieurs années avant
l’apparition d’un système de classification (SMet modéré vs. SMet sévère)
et différents traitements tenant compte du type de SMet. Par
contre, d’ici ce temps, il est important d’être conscient de cette différence.
MERCI À CATHERINE LESTAGE POUR LA CORRECTION DU TEXTE
vendredi 5 août 2011
Transition !
Bonjour à tous, nous sommes en transition et donc
absents du bureau pour 2 semaines, le prochain post sera le 19 août.
Danielle débute un poste de professeure à University of Manitoba et Martin part pour 4 mois à Bâton-Rouge en Louisiane (État-Unis) pour
un stage de 4 mois au Pennington Biomedical Center.
D’ici là nous vous invitons à vous inscrire à la première
journée du Réseau Canadien sur l’Obésité (RCO) –Chapitre de Sherbrooke. Cette journée aura lieu le 9 septembre 2011 au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke. Elle s'adresse à tous les étudiants, jeunes professionnels de recherche ainsi qu'à tous les professeurs/chercheurs qui s'intéressent à la problématique.
Vous avez jusqu'au 31 août pour vous inscrire et c'est GRATUIT pour les 50 premières inscriptions, ensuite le coût sera de 15$ (payable le matin même de l'évènement). Pour information ou inscription: rco@usherbrooke.ca
Vous avez jusqu'au 31 août pour vous inscrire et c'est GRATUIT pour les 50 premières inscriptions, ensuite le coût sera de 15$ (payable le matin même de l'évènement). Pour information ou inscription: rco@usherbrooke.ca
Merci de votre participation au succès du blog. Déjà plus de 5000 visiteurs !
À bientôt,
Martin et Danielle
jeudi 21 juillet 2011
La bioimpédance, un outil intéressant ou un «gadget» pour mesurer le pourcentage de masse grasse ?
On entend de plus en plus parler du
pourcentage de masse grasse en plus du poids corporel lorsque les gens tentent
de perdre du poids, car il est maintenant possible et abordable de le
mesurer. En effet, il est possible
d’avoir une mesure du pourcentage de masse grasse en moins de 5 minutes dans certaines
salles d’entraînement, dans le bureau de certains médecins ou même d'acheter son propore appareil pour une modique somme de 30-40$.
Avant de parler de
fiabilité, il faut s’interroger sur ce qu’est vraiment la bioimpédance? C’est un terme utilisé pour décrire l’opposition d’un conducteur au passage d’un
courant électrique qui peut se mesurer pour n’importe quel matériau et, dans ce
cas, dans le corps humain. La bioimpédance dépend énormément du niveau
d’hydratation puisque l’eau est un excellent conducteur d’électricité. Le fonctionnement de base de l'appareil est très simple. Un aible signal (normalement 50 KHz) est envoyé
d’une extrémité à l’autre selon l’appareil (ex. : main à main) et le
signal est reçu par l’autre extrémité. La résistance au signal est mesurée par
l’appareil ce qui permet l’estimation de la masse maigre ainsi que de la masse
grasse avec l’ajout d’information comme le poids, la taille, l’âge, le
sexe, etc. Il est donc possible par la bioimpédance d’estimer la masse maigre
et de déduire par la suite la masse grasse par le simple fait que la conduction est
plus rapide dans la masse maigre que dans la masse grasse. En d’autres mots, plus de résistance = plus
de masse grasse. Malgré l'illusion magique de cet appareil, il est important de noter que la bioimpédance tient pour
acquis plusieurs constantes qui peuvent être critiquées. La bioimpédance présume que la masse maigre
contient 73% d’eau, que le volume de la masse maigre et de la masse grasse est constant
chez tous, et que les segments (bras et jambes) respectent des proportions
constantes d’un individu à l’autre.
Maintenant que l’on connaît le
fonctionnement de base de cet appareil, est-ce que ses résultats sont fiables? La réponse est : «oui et non»! Les études montrent que si les précautions (voir
la liste qui suit ce paragraphe) pour contrôler le niveau d’hydratation sont respectées, les
résultats varient de +/- 4% lorsque comparés à une mesure de référence (Heyward 2001).
· · ne pas manger ou boire 4 heures précédant le
test
·
aucun exercice intense 12 heures précédant le
test
·
uriner 30 minutes précédant le test
·
aucun alcool 48 heures précédant le test
·
ne pas utiliser des diurétiques durant les 7
jours précédant le test
·
prendre la mesure après 10 minutes debout
·
mesurer à la même période de la journée
Il existe 3 différentes
catégories d’appareils : 1- pieds à pied; 2- pieds à main; 3-main à main
et chacun de ces différents appareils comportent son lot de limitations même si
les précautions sont prises. Par
exemple, si une personne présente une obésité abdominale et que cette dernière
utilise une bioimpédance de type pieds à pied, son niveau d’obésité sera
sous-estimé. Il est donc préférable
d’utiliser le «pied à main » pour limiter un biais relié à l'équipement (Dittmar 2008).
Malgré tout, certaines études ont
montré que la bioimpédance est efficace lorsque toutes précautions sont
respectées. La bioimpédance pourrait différencier
le pourcentage de masse grasse entre les gens obèses et ceux de poids sain ou différencier
entre les athlètes et les gens sédentaires (Volgyi et al.2008). De plus, cet appareil pourrait percevoir des
changements de masse grasse comparables à ceux observés avec une mesure étalon
(Jebbs et
al. 2007).
Maintenant que la fiabilité de cet
appareil à été discutée, il faut maintenant s’attarder à savoir, si cet
appareil ajoute réellement de l’information non accessible avec les mesures
anthropométriques? Encore une fois la
réponse est : «oui et non»! Oui
dans le sens que l’indice de masse corporelle, le poids, le tour de taille ou le
tour des hanches ne mesurent pas le pourcentage de masse grasse. Non dans le sens que le tour de taille et le
tour des hanches peuvent changer dans l’absence de perte de poids, tous ces
indicateurs sont tout de même associés au niveau de masse grasse. En effet, malgré la croyance populaire, l’IMC est un bon indicateur du niveau de
masse grasse pour une grande partie de la population (Gallagher et
al.,2000).
Pour conclure, il est évident que ce type
d’appareil est devenu populaire principalement par les échecs répétitifs liés à
une perte de poids et peut servir d’outil de motivation. Cependant, pour le commun des mortels un tel
appareil peut malheureusement avoir des sources de biais importantes qui
peuvent expliquer tous les changements perçus.
On entend souvent « je n’ai pas perdu de poids, mais mon % de masse
grasse à diminué». C’est peut-être vrai,
mais il faut s’assurer que toutes les précautions ont été prises aux 2
occasions comparées.
jeudi 7 juillet 2011
DORMEZ-VOUS SUFFISAMMENT POUR ÉVITER D’ÊTRE OBÈSE ?
Lorsqu’on parle du
surpoids et d’obésité, on a tendance à pointer du doigt une mauvaise
alimentation et le manque d’exercice. Néanmoins, lorsqu’on regarde
l’augmentation de la prévalence de l’obésité au cours des dernières décennies,
l’alimentation et l’exercice ne peuvent expliquer à elles seules cette
augmentation. Ainsi, il existe d’autres facteurs, dont le nombre d’heures de
sommeil (REF), la
pollution (REF), la
consommation de calcium (REF),
etc. qui ont un rôle significatif, mais négligé dans le maintien d’un poids santé. Selon la National
Sleep Foundation (2002), le nombre d’heures a diminué (1-2
heures/jour) au cours des 40 dernières années et cette diminution coïncide
étroitement avec l’augmentation de la prévalence à l’obésité. Est-ce une coïncidence ?
Les recommandations sont claires :
un enfant devrait dormir 12 à 15 heures, un adolescent 10-11 heures et un adulte
7 à 9 heures par nuit. Cependant, le
mode de vie Nord-Américain est basé sur le capitalisme, la consommation et on
valorise normalement les gens qui dorment peu dû à un grand nombre d’heures
consacré au travail. Une étude a d’ailleurs montré que 47% des gens qui dorment
7-8 heures par nuit rapportent qu’ils dorment trop alors que ce nombre d’heures
correspond exactement à la norme REF : (Institut d'études marketing et d'opinion
internationale/ mars
2006). L’association entre le sommeil et
l’obésité n’est pas négligeable, car cet élément serait, dans certains cas, plus
important que le manque d’exercice ou une diète riche en gras REF.
La durée du sommeil est associée
à l’obésité, mais serait aussi associée à des problèmes de santé tels que la résistance
à l’insuline, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Cette relation
est en forme de U (voir la figure). Chez les adultes, trop de
sommeil (> 9 heures) ou un manque de sommeil (< 6 heures) augmentent le
risque d’obésité et de problèmes métaboliques REF. Pour l’instant, cette association est très claire,
mais les causes ne sont pas encore élucidées. De façon simpliste, la durée de
la nuit de sommeil influence l’équilibre énergétique. D’un côté, le manque de
sommeil augmente le désir de manger en agissant sur les hormones de satiété (ghréline,
leptine) et augmente le nombre d’occasions de se nourrir. De l’autre côté, le
manque de sommeil augmente le niveau de fatigue et diminue la quantité
d’énergie dépensée par mouvement involontaire (fidgeting) REF ce qui par conséquent influence à la baisse la
pratique d’exercice dans une journée typique.
En conclusion, le temps passé au lit doit être perçu comme un avantage
pour la santé et non comme une perte de temps. L’association entre le nombre
d’heures passées au lit et les risques de surplus de poids et de complications
métaboliques nous indiquent qu’il faut penser plus loin que la diète et le
niveau d’exercice pour expliquer l’explosion de la prévalence à l’obésité et
que certaines variables telles que le nombre d’heures de sommeil devraient être utilisées en milieu clinique pour comprendre la prise de
poids ainsi que la difficulté à perdre du poids.
vendredi 24 juin 2011
Patient qui perd du poids = bonus pour le médecin !
Saviez-vous que 90% des
médecins généralistes pensent que c’est leur responsabilité de faire perdre du
poids à leurs patients alors que 72% d’entre eux affirment n’avoir jamais eu de
formation pour intervenir auprès d’une population obèse? Encore plus alarmant,
c’est que seulement 39% des gens avec un IMC supérieur à 30 kg/m2
ont été considéré obèse par leur médecin de famille REF!
Au premier
coup d’œil, ces faits sont relativement surprenants. Néanmoins, lorsqu'on regarde avec un peu de recul, la situation devient beaucoup
moins surprenante. Autrefois, ce problème était plutôt rare alors que maintenant
c’est 1 patient sur 4 qui est considéré obèse. En 2009, le collège des médecins
a réagi en développant une certification spécialisée chez les médecins pour
contrer l’obésité LIEN.
Malgré les
manques dans la formation des médecins généralistes pour contrôler le poids de
leurs patients, il n’en demeure pas moins que plusieurs personnes vont
s’engager dans un changement des habitudes de vie après une recommandation du
médecin. Les Britanniques ont mis sur pied un système de récompenses afin
de contrer l’obésité qui consiste à offrir un bonus annuel aux médecins qui ont
des patients qui perdent du poids durant l'année!
Cette
méthode peut être réellement intéressante pour certains médecins. Dans un
premier temps, tout être humain, indépendamment de sa profession, est attiré
par un bonus financier. Ceci peut donc, devenir un incitatif pour un
médecin d'assurer un suivi plus étroit du poids corporel des patients. À notre
avis, ce qui est vraiment intéressant dans ce système de récompenses, c’est que
pour s’assurer d’une telle réussite, les médecins devront créer des
partenariats avec d’autres professionnels comme un spécialiste de l’activité
physique (kinésiologue) ou une nutritionniste. Cette collaboration est
extrêmement importante, car des résultats préliminaires démontrent que
seulement 2,9% des médecins se sentent compétents pour promouvoir la pratique
d’activité physique. Bonne nouvelle pour les kinésiologues québécois puisque 65
% des omnipraticiens pensent qu’on devrait dans un premier temps accroître les
partenariats avec les kinésiologues. Contrairement aux nutritionnistes qui ont
une place de plus en plus respectée dans le système de santé, les kinésiologues
sont très peu exploités. Quand on veut une coupe de cheveux on va chez la
coiffeuse, lorsqu’on à un problème avec le robinet on appel un plombier, alors
pourquoi appeler son médecin lorsqu’on veut se mettre en forme et contrôler son
poids corporel ?
À l’opposé,
certains individus (incluant certains médecins) croient que les personnes obèses
sont simplement des gens paresseux, sans volonté et sans intérêt. Ainsi,
l’efficacité et le succès d’une telle stratégie peuvent être remis en doute si
la perception de ces médecins n’est pas changée. Dans le même sens, une telle
stratégie pourrait pousser les médecins à traiter les gens avec un surplus de
poids et délaisser les gens minces qui sont à risque de problèmes
d'ostéoporose, de dénutrition, de sarcopénie, etc. Finalement, les médecins
pourraient aussi mettre trop d’accent sur le poids indiqué sur la balance au
dépend du traitement des comorbidités et des autres problèmes associées à l'obésité. Par exemple,
plusieurs médicaments pour traiter la dépression provoquent une prise de
poids. Est-ce qu’un médecin pourrait ne pas traiter la dépression pour
s'assurer d'un bonus ?
En guise de
conclusion, la solution proposée par les Britanniques peut être intéressante,
car, avec le quart de la population qui est maintenant obèse il faut tenter des
stratégies innovatrices au risque de se tromper! Une telle stratégie peut
s’avérer intéressante si les médecins sont de plus en plus formés pour traiter
l’obésité ou si ça augmente la collaboration avec d’autres
professionnels. Cependant, il faudra s’assurer qu’il n’en découle pas des
effets pervers de la compétition. Néanmoins, il est un peu plus difficile de
comprendre pourquoi on devrait payer les médecins dont les patients perdent du
poids considérant qu’il y aura énormément d’acteurs connexes qui seront tout
aussi responsables de cette perte de poids. C’est un peu comme donner un
pourboire à une serveuse, mais non au cuisinier !
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