Une nouvelle saison de hockey et de patinage
artistique vient de commencer, tout comme le service de malbouffe dans la
plupart des arénas du Québec. En 2008,
Lac Etchemins était la première municipalité du Québec à bannir la malbouffe de
ses arénas. Cependant, elle sera également l’une des premières à y permettre
son retour et ce, dès cet hiver. Les menus santés seront maintenus afin d’offrir
un choix santé aux consommateurs plutôt que de l’exiger. Toutefois, les menus
de malbouffe et les boissons gazeuses seront de retour! Les propriétaires de casse-croûtes situés dans
les arénas justifient leur geste par un chiffre d’affaires qui aurait diminué d’environ
30%, depuis 2008. En effet, les
propriétaires affirment que les gens se présentaient fréquemment avec de la
malbouffe achetée dans un restaurant compétiteur. Le retour de la malbouffe
démontre que le lien entre les gens qui fréquentent les arénas et la malbouffe
est plus fort que prévu.
Cette situation nous pousse à croire que la malbouffe
est irrésistible et ancrée dans les actions que l’on prend. Aller à l’aréna et manger une poutine, aller
au cinéma et manger du maïs soufflé ou regarder un match de football avec des
ailes de poulet; tous ces exemples démontrent que nos actions sont intimement
associées à la malbouffe. La relation entre une action et un aliment fait
référence à un système de récompense. Dans les faits, ce système vis-à-vis la
malbouffe agit sur le cerveau de la même manière que certaines drogues comme
l’héroïne. Tel que démontré par une étude
sur les dépendances, le système de récompense peut brimer les tentatives de
limiter l’accès à un comportement malsain, puisque ce dernier procure un
sentiment de réconfort (REF). Il
est possible de croire que les gens auront besoin d’une longue période
d’adaptation pour réduire leur consommation de malbouffe et ce, même lorsque
cela doit être fait pour des raisons de santé. C’est pour cela qu’il ne faut surtout
pas mettre fin à de telles initiatives. Il faut comprendre que certains individus
mangent de la malbouffe à chaque jour et que d’autres en mangent à chaque
repas. Donc, pour certaines personnes nous parlons de changement des habitudes
de vie alors que pour d’autres, nous parlons davantage d’un sevrage.
Nous ne croyons pas aux théories conspiratrices. Toutefois,
les compagnies étudient leurs produits et certaines d’entre elles utilisent la
science afin de trouver la meilleure combinaison possible permettant d’assurer
la fidélité de ses consommateurs. Un livre intéressant a été écrit sur le sujet
(Référence pour le livre). Limiter l’accès à la malbouffe dans les arénas
était une stratégie pour combattre la malbouffe, mais il ne faudra pas changer
un microenvironnement si nous voulons la vaincre, il faudra changer le système
! Il est très difficile de se battre
contre les entreprises multimilliardaires. Conséquemment, il faut changer la
philosophie des gens pour renverser la demande pour de la nourriture
santé. Si les gens demandent de la
nourriture santé, les compagnies vont en offrir !
Honnêtement, c’est vraiment dommage qu’une si belle
initiative soit renversée. La diminution des revenus n’est sûrement pas une surprise,
mais une certaine adaptation aurait pu être observée après une ou deux saisons.
L’initiative était cependant bien orchestrée avec la publication d’un guide
nutritif pour le hockeyeur (LIEN). Au lieu de baisser les
bras pour des raisons monétaires, il aurait été intéressant que le gouvernement
compense les pertes pour le maintien d’une telle initiative. Cela aurait permis
d’aider ces entreprises et à compenser leurs pertes de revenus et donner
davantage de temps aux gens de s’adapter aux changements tout en leur
démontrant que les changements sont là pour y rester !
Même si l’on continue d’offrir des menus santé, il est
illogique de croire que les gens vont faire ce choix. C’est d’autant plus
déprimant d’entendre dire « c’est parce que les gens veulent se
récompenser d’avoir passé du temps sur la glace qu’ils mangent une grosse
poutine ». C’est cependant très contradictoire avec le virage santé que l’on
préconise dans les écoles du Québec. Nous devrions nous lever et décider
collectivement de devenir la première province où les citoyens mangent bien
dans tous les milieux publics où nous pouvons exercer un certain contrôle
(arénas, cafétéria, hôpital, etc.).
Ça prouve encore une fois que c'est difficile de regler le problème une fois pour toutes. Comment changer et surtout pourquoi changer si la poutine est bonne et le sofa confortable ????
RépondreSupprimerPour être en santé, pour mourir plus vieux ? Cette menace ne semble pas faire effet !!!
AH BONNE CHANCE À TOUS pour combattre ce fléau.