vendredi 22 février 2013

Idées préconçues du traitement de l’obésité

Nous avons discuté dans le dernier « post » des résultats d’un article fort intéressant qui documentait les mythes (idée dénudée de réalité) de l’obésité. Cette semaine, nous discutons des idées préconçues (idée qu’un individu se fait sans connaitre réellement le sujet) rapportées dans le même article du New England Journal of Medicine comme :

1. Le déjeuner aide à perdre du poids

2. La prise de bonnes habitudes de vie en bas âge persiste dans le temps

3. Manger des fruits et des légumes aide à perdre du poids

4. Faire le yo-yo augmente le risque de mortalité

5. Prendre des collations contribue à l’obésité

6. L’environnement dans lequel une personne vie (trottoir, accès aux parcs) contribue à l’obésité

1. L’article rapporte que les études avec une méthodologie rigoureuse ne sont pas concluantes quant à l’association entre le fait de sauter le petit déjeuner et l’obésité.

2. Les études longitudinales génétiques démontrent que les individus dans un percentile « X » de poids conserveront ce percentile à l’âge adulte. Ceci suggère que le changement de poids dans le temps serait davantage un effet génétique qu’un effet d’apprentissage

3. Cette idée préconçue est vraie si le nombre de calories ingéré est négatif. En d’autres mots, même si une personne mange des fruits et des légumes, mais que cette personne mange 3000 kcal par jour, il sera pratiquement impossible de perdre du poids à moins de faire une quantité excessive d’exercice. Souvent les fruits et légumes sont des aliments privilégiés lors d’une tentative de perte de poids à cause de leur faible apport énergétique. Par exemple, une branche de céleri comporte 6kcal, une pomme 80 kcal et un brownie 400-500 kcal. Peu importe le résultat de la perte de poids, des fruits et des légumes c’est bon pour la santé.

4. Aucune étude chez les humains ne permet de conclure que les gens obèses toute leur vie ont un risque de mortalité plus faible que ceux qui perdent et gagnent du poids. Pour l’instant, les associations observées semblent être dues au fait que les gens qui font le yo-yo seraient plus malades en général.

5. Aucune étude ne permet de conclure que prendre des collations est associer l’obésité. En fait, il y a même des études qui montrent que prendre des collations pourrait même réduire le risque d’obésité.

6. Pour l’instant le lien entre l’obésité et l’environnement bâti serait seulement observationnel. En d’autres mots, le fait d’avoir des trottoirs ou non dans son quartier ne permet pas de déterminer si les gens seront obèses ou non.

Bref, les études qui sont très bien contrôlées ne vont pas dans le sens de la pensée populaire. Il faut donc faire attention aux méthodes de promotion du traitement de l’obésité utilisées pour limiter les échecs!

vendredi 8 février 2013

Une mise à jour sur les mythes de l’obésité

Le sujet de l’obésité est passionnant et nombreuses sont les personnes qui s’intéressent à la problématique. Il existe plusieurs mythes entourant l’obésité. Par exemple, il vaut mieux ne pas manger avant d’aller au lit, le chou fait maigrir ou si on coupe le gras et le sucre nous allons automatiquement perdre du poids. Un mythe peut être décrit comme étant un récit ou une pensée vraisemblables, mais imaginaires et dénués de réalité. Une récente étude publiée dans le prestigieux journal « New England Journal of Medicine » a démontré les faits en présentant les évidences scientifiques entourant les mythes de l’obésité (REF)


Mythe #1 : Pour chaque déficit de 3500 kcal on perd 1 livre. 

Cette théorie tient la route spécifiquement lorsqu’on parle d’intervention à court terme. Cependant, ce concept n’est pas applicable lorsqu’on parle de petit déficit calorique maintenu sur une longue période. Par exemple, sur une période de 5 ans, un déficit calorique de 100kcal devrait normalement engendrer une diminution du poids corporel de l’ordre de 50 lb. Cependant, les études semblent rapporter une perte de poids de l’ordre de 10 lb pour cette période de 5 ans. Néanmoins, cela suggère une variabilité individuelle de différents paramètres (composition corporelle, masse musculaire, apport calorique, dépense énergétique) qui influencent la perte de poids. Les gens ne répondent pas nécessairement de la même façon à une restriction calorique. Néanmoins, de façon clinique, la théorie du 3500 kcal peut être utilisée pour débuter l’intervention. 


Mythe #2 : Avoir des objectifs réalistes est nécessaire pour ne pas devenir frustré. 

Les gens pensent en général qu’avoir des buts réalistes mènera à une perte de poids plus facilement et cette hypothèse est logique. Cependant, les données scientifiques ne sont pas consistantes face à cette association et même que certaines études montrent le contraire! 


Mythe #3 : Une perte de poids rapidement = maintien difficile. 

Les études démontrent qu’une perte de poids initial grande et rapide au cours d’une intervention engendre une perte de poids plus importante. Cependant, en ce qui concerne le maintien de la perte de poids, l’impact de la vitesse de perte de poids semble être inconsistant entre les différentes études. 


Mythe #4 : Il est important d’être prêt à vouloir faire des changements pour avoir du succès. 

Peu importe le niveau de préparation à faire un changement (modèle de changement selon Prochaska : pré-contemplation, contemplation, action et maintien), il ne semble pas avoir de différence sur le résultat de perte de poids. Selon les auteurs, ce n’est pas une surprise puisque tous les gens qui prennent part à une étude pour perdre du poids ont déjà passé l’étape de la pré-contemplation. 



Mythe #5 : Les cours d’éducation physique jouent un rôle important dans la prévention et le traitement de l’obésité infantile.


Dans leurs formats actuels, les études qui ont comparé les écoles avec plus ou moins de minutes d’éducation physique ne montrent pas de différences sur l’IMC moyen des élèves. Ceci s’explique par le manque de dépense énergétique à chaque classe. De plus, il n’est pas certain que le système scolaire actuel pourrait adapter ses cours d’éducation physique en termes de fréquence, temps et intensité pour arriver à diminuer l’IMC des élèves. 


Mythe #6 : L’allaitement peut diminuer le risque d’obésité. 

Les auteurs citent une étude incluant 13 000 participants suivis sur une période de 6 ans. Les résultats de cette étude ne sont pas concluants. De manière générale, les études n’ont pas établi clairement de relations de cause à effet et par conséquent, on devrait parler que d’association puisque les études causales ne permettent pas de conclure à un effet direct. 



Mythe #7 : Une relation sexuelle est équivalente à une dépense énergétique de 100 à 300 kcal. 

Selon les études, moins de 25 kcal serait dépensée durant une relation sexuelle et par conséquent n’est pas un bon moyen pour se mettre en forme.

Bref, il existe beaucoup de mythes entourant l’obésité et maintenant on connait les résultats des évidences scientifiques qui ont vérifié ces mythes. Donc, il est important de ne pas tomber dans le piège et les croyances populaires malgré l’impact significatif. Le prochain post portera sur une autre partie de ce même article les suppositions.