jeudi 20 décembre 2012

Nombre de repas et perte de poids



Une des recommandations qui est souvent mise de l’avant est de manger des petits repas et à des heures régulières. La théorie derrière cette recommandation est que les petits repas à des heures régulières permettraient de maintenir une glycémie stable durant la journée et diminuerait ce qu’on appelle : les  « rages de faim ». Certains individus croient qu’une glycémie instable prédispose au gain pondéral par une surconsommation. Un autre rationnel derrière cette théorie, est  que manger à des heures fixes maintiendrait un métabolisme élevé se qui favoriserait la perte de poids.
Certaines études rapportent que la fréquence des repas est associée au poids corporel. Selon la plupart des études, tant les adultes que les enfants qui mangent plus souvent durant une journée sont moins obèses (REF). C’est résultats appuient la théorie suggérée ci-haut et permettrait d’expliquer pourquoi elle est recommandée par les nutritionnistes (REF). L’un des gros problèmes actuels est que la plupart des études documentant le sujet ne sont pas des études d’intervention avec un suivi dans le temps. En d’autres mots, ces études mesurent le poids et la fréquence des repas à un point précis dans le temps et les résultats sont conclus sur cette observation. Cependant, est-ce que la science supporte fortement les rationnels suggérés pour utiliser cette stratégie lorsqu’on parle de perte de poids?
Une étude publiée en mai dernier rapporte les résultats de l’impact de la fréquence des repas sur le changement de poids corporel sur une durée de 6 mois (REF). La question principale était : est-ce que les participants qui mangent fréquemment perdent davantage de poids? L’âge moyen des participants était de 51 ans. Vingt-cinq participants mangeaient trois repas par jour (moyenne 3.2 repas) alors que l’autre groupe de participants mangeait 5.8 petits repas/jour (100 kcal toutes les 2-3 heures). 
Ceux qui mangeaient plus fréquemment ont rapporté un sentiment de satiété plus élevé, cependant, aucune différence n’a été observée sur le changement de poids corporel. Ceci est expliqué par le fait que les participants mangeaient la même quantité de calories totales par jours, malgré la différence dans la fréquence des repas.
Ces résultats sont intéressants et suggèrent que le nombre calories est plus important que la fréquence des repas pour maintenir ou perdre du poids. Par contre, les résultats suggèrent que le niveau de satiété était considérablement plus élevé chez les individus qui mangeaient de petits repas à des heures régulières. Ceci est très important considérant que la plupart des gens qui effectuent une perte de poids par diète ont généralement très faim durant cette période de restriction. Ainsi, cela aiderait à maintenir cette restriction durant la phase de perte de poids. Bref, cette stratégie peut aider les gens qui tentent de perdre du poids, mais pas pour les raisons qui sont normalement mentionnées par les nutritionnistes.

vendredi 7 décembre 2012

Attention parents! Il faut attendre pour restreindre les matières grasses


Depuis de nombreuses années, adopter de bonnes habitudes alimentaires (par exemple choisir des aliments faibles en gras saturés) est une stratégie pour prévenir et traiter l’obésité. En plus de fournir beaucoup de calories, de nombreuses études suggèrent que les signaux de satiété générés, lorsqu’une personne ingère des matières grasses sont peu élevés (OMS 2003). En d’autres mots, le temps nécessaire pour se sentir rassasié est plus long si on ingère des aliments gras comparativement aux aliments contenants davantage de protéines. Avec la prévalence à l’obésité qui ne cesse d’augmenter, plusieurs parents veulent éviter que leurs enfants deviennent obèses et réduisent les aliments gras de l’alimentation de leurs enfants. Par conséquent, au cours des dernières années, il s’est développé un intérêt face à l’impact de l’apport nutritionnel durant les premières années de vie. Une nouvelle étude publiée dans « The International Journal of Obesity » en novembre 2012 démontre des résultats importants à ce sujet (REF)

Cette étude a investigué l’apport calorique et nutritionnel de 222 enfants à 10 mois et à 2 ans en plus de mesurer les données anthropométriques et les données de composition corporelle. Vingt ans plus tard, les auteurs ont recontacté ces individus et ils ont mesuré le poids, la masse grasse, la masse maigre et la leptine (hormone qui joue un rôle au niveau de la balance énergétique). Les résultats démontrent qu’une faible consommation de gras dans les premières années de vie (< 2 années) est associée avec une masse grasse plus importante et principalement au niveau du tronc 20 ans plus tard. De plus, les résultats suggèrent des concentrations beaucoup plus élevées de leptine à l’âge adulte chez les individus ayant consommé moins de gras, suggérant un risque plus élevé d’obésité. Ainsi, les résultats de cette étude suggèrent un mécanisme potentiel permettant de comprendre l’association entre la consommation d’aliments riche en gras et le développement futur d’embonpoint et d’obésité : la leptine. De plus, ils suggèrent qu’une restriction de matière grasse au cours de la vie d’un enfant en bas âge pourrait jouer un rôle dans la prévention de l’obésité infantile. Dans la même veine, une autre étude effectuée chez 112 enfants a démontré qu’une consommation élevée en protéines, à l’âge de 2 ans, préconisait un niveau élevé d’obésité à l’âge de 8 ans (REF).

Bref, ces résultats sont quelque peu contradictoires avec ce que les gens auraient normalement pensé. Pour cette raison ces résultats devront être répliqués par d’autres groupes de recherche. Néanmoins, ils documentent un sujet très important pour le futur des enfants en santé. Donc, vous les parents à l’écoute offrez du lait 3.25% à vos bambins et ne vous inquiétez pas des calories en trop qui proviennent des gras!

 

samedi 24 novembre 2012

Vibrez et perdez



Selon plusieurs sites Internet qui portent sur les bénéfices de l’entraînement par vibration, ils mentionnent que l’un des bienfaits est la perte de poids. En plus de la perte de poids, ce type d’entraînement augmenterait le tonus musculaire, la circulation sanguine, diminuerait le stress, diminuerait la douleur, augmenterait la force musculaire et aurait même un impact rajeunissant sur la peau. Aussi ridicule que l'entraînement par vibration puisse paraître, les avantages réels liés à la santé semblent être limités et spécialement lorsqu’on aborde l’impact de cet entraînement sur la perte de poids. 

Par exemple, la plupart des études ont rapporté une modeste augmentation de la force musculaire et de l'endurance cardiorespiratoire alors qu’aucun changement au niveau de la masse musculaire n’a généralement pas été observé (REF). Une étude s’est intéressée à l’effet additif de l’entraînement par vibrations à un entraînement conventionnel (REF). Lors de cette étude, 151 femmes postménopausées ont été randomisées à l’intérieur de trois groupes : 1-exercice endurance + exercices en résistance; 2-exercice en endurance + exercice en vibration; 3-groupe de contrôle. Les séances d'exercice étaient d’une durée de 60 minutes à raison de deux fois par semaine. L'étude a conclu que les exercices en vibrations intégrés dans un programme d'exercice ne permettaient pas d’amplifier l’effet d’une intervention conventionnelle.

Quand il s'agit de la perte de poids cependant, la recherche ne conclut aucun bénéfice, ce qui n’est pas une surprise étant donné l’intensité de l’exercice et la dépense énergétique associée. Sans surprise, le manque de preuves à l'appui comme un outil de réduction de l'obésité n'a pas cessé l’entreprise de promouvoir leur produit comme un outil de perte de poids (REF). Par exemple, l'une des dernières revendications sur le site Slimvib est que l'entraînement par vibration permet l’augmentation du métabolisme et la désintoxication du corps ce qui serait la meilleure formule pour la perte de poids rapide et durable. Ce genre d’affirmation nécessite l’appui d’étude scientifique ce qui ne semble pas être le cas lorsqu’on navigue sur le site web de l’entreprise. Malgré ces affirmations, une étude sérieuse a montré des résultats positifs et ces résultats furent présentés dans un congrès européen sur l’obésité en 2009. Visser et ses collègues ont comparé une restriction calorique seule, entraînement aérobique, et  l’entraînement par vibration. Les résultats démontrent que l’exercice de vibration provoquait une diminution de la masse grasse viscérale plus importante que la diète et l’entraînement aérobique. (REF). C’est résultats sont surprenant et doivent être interprété avec précaution. Premièrement, l’échantillon est relativement petit et non représentatif de la population en général. De plus, les analyses statistiques ne considèrent pas toutes les variables confondantes. Il existe d’autres failles méthodologiques potentielles cependant gardon en tête que c’est résultats ont besoin d’être observé par d’autre groupe de recherche avant de pouvoir conclure avec certitude à cet effet.

Bref, ces machines sont très dispendieuses 1200-5000$ et cet argent pourrait être réinvesti dans des activités beaucoup plus plaisantes et minimalement aussi efficaces sinon plus. Pour une telle somme, la quantité de conseils nutritionnels que vous pourriez recevoir est énorme, pour ce qui est de l’exercice, je crois que la question n’est pas toujours de faire de l’activité physique pour des résultats, mais bien pour aimer ça. En ce qui nous concerne, si vous trouvez que de courir ou marcher sur un tapis roulant n’est vraiment pas intéressant… Ceci n’est certainement pas mieux…

samedi 10 novembre 2012

Pour le meilleur et pour le pire

Vous avez accepté d’épouser cet être précieux et c’est probablement avec joie que vous avez dit « j’accepte pour le meilleur et pour le pire… ». Lorsqu’on s’intéresse au statut des individus, on réalise que les gens mariés vivent plus longtemps et présentent une meilleure santé que les gens célibataires (REF). Ce phénomène s’expliquerait par un réseau social davantage développé et une accessibilité au support de ce réseau. Cependant, le mariage peut être une expérience positive ou négative. C’est-à-dire un mariage avec de nombreux obstacles peut conduire au divorece. Le mariage et le divorce ont un impact significatif sur le poids corporel des individus. Certaines études épidémiologiques démontrent que les gens mariés sont plus à risque d’obésité (REF). En effet, le poids corporel moyen d’un individu augmenterait de 10 à 15% suite au mariage. De plus, certaines études suggèrent que l’augmentation du poids suite au mariage serait différente entre les sexes.  Les femmes prendraient plus de poids suite au mariage tandis que les hommes prendraient plus de poids lors du divorce (REF). Par exemple, une étude américaine (REF) suggère que 46% des femmes mariées prendraient plus de poids que leurs consœurs célibataires durant une même période. De manière générale, il est logique de croire que les gens perdent du poids suite à un divorce. En effet, suite au divorce il semble que les individus ont une perte de poids corporel de l’ordre de 10%. Cependant, une étude a démontré que chez les hommes, 63% d’entre eux auraient tendance à l’embonpoint après leur divorce ! La bonne nouvelle est que le gain de poids suite au changement de statut matrimonial n’est pas associé avec plus de problèmes de santé ou un risque plus élevé de mortalité que les gens célibataires 

L’important c’est d’être conscient que le risque de gain pondéral augmente après quelques années d’un changement du statut matrimonial. Il est donc important de trouver des stratégies pour limiter le changement du poids corporel. Alors sortez avec votre conjoint/conjoint et jouez au badminton, au tennis ou marchez ENSEMBLE!

vendredi 26 octobre 2012

Les gars, surveillez votre ligne pour voir un jour junior arrivé!

Au Canada, la prévalence de l’infertilité a augmenté drastiquement. En effet, 16% des couples hétérosexuels comprenant les femmes âgées entre 18 et 44 ans ne peuvent concevoir après un an comparativement à 8.5% en 1992 (Statistiques Canada). On blâme souvent les médicaments, les habitudes de vie, mais l’obésité?

L’un des sujets sensibles à aborder chez les garçons et les hommes est celui des dysfonctions sexuelles.  dysfonctions sexuelles regroupent plusieurs problèmes allant des problèmes érectiles aux problèmes éjaculatoires. Néanmoins, les problèmes érectiles semblent être très prévalents chez les hommes obèses. Par exemple, une organisation américaine, la National Institute of Environmental Health Sciences, a rapporté que pour chaque accumulation de 20 livres, un homme réduirait de 10% ses chances de procréer par 10% (REF). Cette affirmation est supportée par une récente étude qui a suivi pour une période de six ans des hommes ayant subi une chirurgie bariatrique. Les résultats démontrent que suite à une perte de poids importante, les fonctions érectiles des participants reviennent au niveau des non-obèses (REF). De plus, les dysfonctions érectiles pourraient être en partie expliquées par une diminution du niveau total de testostérone en circulation chez les individus obèses. Une étude effectuée chez des garçons âgés de 14 et 20 ans a démontré que le niveau de testostérone était inférieur de 40 à 50% chez les garçons obèses comparativement aux garçons de poids sain (REF). De manière intéressante, une étude de 2007 a démontré que l’IMC serait associé aux dysfonctions érectiles, mais que cette association aurait en forme de U. En d’autres mots, un IMC très bas ou très haut est associé aux dysfonctions érectiles (REF). Dans un autre ordre d’idées, il semble que ce ne soit pas l’IMC, mais bien la circonférence de taille qui aurait un impact sur les fonctions érectiles. En effet, une étude a démontré qu’indépendamment du poids corporel, maintenir une circonférence de taille inférieure à 102 cm et un niveau d’activité physique égal ou supérieur à 150 minutes par semaine à intensité modérée à vigoureuse permettraient de maintenir les fonctions érectiles des hommes âgés de plus de 20 ans (REF).  

Ces résultats sont importants puisqu’ils démontrent l’importance de l’activité physique indépendamment de l’obésité dans le maintien des fonctions érectiles des hommes. De plus, il ne faut pas passer sous silence l’impact psychologique à la fois de l’activité physique et du maintien des fonctions érectiles. 

Encore une fois, l’obésité est pointée du doigt pour être associée avec des problèmes de santé. Le plus impressionnant dans ce cas, c’est que même chez les adolescents ont voit une forte association entre l’IMC et une diminution hormonales potentiellement impliquée dans les dysfonctions sexuelles. Ces résultats sont somme toute intéressants, sachant que la plupart des adolescents obèses garderont ce statut à l’âge adulte et que l’activité physique semble avoir un effet positif sur les dysfonctions sexuelles peu importe l’IMC.

jeudi 11 octobre 2012

Quoi de neuf à la Société Canadienne de Physiologie de l’Exercice (SCEP) au niveau de l’obésité ?



Du 10 au 14 octobre à lieu le congrès annuel de SCEP qui a lieu à Regina, Saskatchewan. Les sujets abordés portent bien évidemment sur l’exercice.  Une des présentations d’ouvertures portait sur comment l’exercice possède des bienfaits au niveau de la santé malgré une faible ou aucune perte de poids.  Un débat intéressant entre l’exercice en aérobie et l’exercice en résistance pour perdre du poids sera présenté le 13 octobre par deux différents professeurs; Dre Maureen Macdonald de McMaster University et David Wright de l’université de Guelph. Tous les résumés des présentations sont disponibles dans un supplément (LIEN) dans la revue Physiologie appliquée nutrition et métabolisme.

Un des résumés à ce congrès est particulièrement intéressant.  Une équipe de chercheurs ont recruté 48 adultes à risque de diabète 2.  Le but était d’étudier le rôle de chacun des intervenants dans une équipe multidisciplinaire pour diminuer le poids et améliorer la capacité physique des participants. Pendant une période de 12 mois, les participants rencontraient un médecin, une infirmière, et une nutritionniste toutes les six semaines dans le but de changer leurs habitudes de vie et éviter de développer le diabète de type 2.  En plus des sessions individuelles, les participants avaient la chance de rencontrer, grâce à des sessions de groupe offertes toutes les semaines, un kinésiologue, une psychologue, en plus des trois autres spécialistes à tour de rôle.  Au total, le kinésiologiste a donné cinq des sessions de groupes, la psychologue huit, la nutritionniste huit, et le médecin quatre. Les résultats montrent que la fréquence des rencontres est associée au changement de poids et au changement du tour de taille.  Cependant, le contact avec un spécialiste en particulier n’était pas associé à ces changements.  Puisque les rencontres de groupes étaient optionnelles, certains patients n’ont pas rencontré le kinésiologiste ou la psychologue.  Des analyses supplémentaires ont montré que le fait de rencontrer un kinésiologue plus de deux fois durant l’étude  était associé à un changement significatif sur la capacité physique (ici mesurée par le maximum de distance parcourue en six minutes).  Aucun autre contact deux fois ou plus avec d’autres professionnels n’était associé à aucun autre changement mesuré durant l’étude. 

Cette étude montre donc que le nombre de contacts est important pour perdre du poids, mais que le contact avec un professionnel en particulier est moins important. Ceci dit, il serait important de réévaluer à la baisse le nombre de contacts avec des professionnels qui coûtent davantage (par exemple moins de contact avec le médecin) pour diminuer le prix de ces interventions et augmenter l’accès. De l’autre côté, rencontrer un kinésiologue deux à cinq fois par année serait suffisant pour améliorer la capacité physique des gens à risque de diabète de type 2.

Pour plus d’information, sur  le congrès voir le lien ici et pour plus d’information sur l’article en question, voir le lien ici.