jeudi 27 octobre 2011

La poutine revient en force dans les arénas après 2 minutes au banc des pénalités!


Une nouvelle saison de hockey et de patinage artistique vient de commencer, tout comme le service de malbouffe dans la plupart des arénas du Québec.  En 2008, Lac Etchemins était la première municipalité du Québec à bannir la malbouffe de ses arénas. Cependant, elle sera également l’une des premières à y permettre son retour et ce, dès cet hiver. Les menus santés seront maintenus afin d’offrir un choix santé aux consommateurs plutôt que de l’exiger. Toutefois, les menus de malbouffe et les boissons gazeuses seront de retour!  Les propriétaires de casse-croûtes situés dans les arénas justifient leur geste par un chiffre d’affaires qui aurait diminué d’environ 30%, depuis 2008.  En effet, les propriétaires affirment que les gens se présentaient fréquemment avec de la malbouffe achetée dans un restaurant compétiteur. Le retour de la malbouffe démontre que le lien entre les gens qui fréquentent les arénas et la malbouffe est plus fort que prévu.  

Cette situation nous pousse à croire que la malbouffe est irrésistible et ancrée dans les actions que l’on prend.  Aller à l’aréna et manger une poutine, aller au cinéma et manger du maïs soufflé ou regarder un match de football avec des ailes de poulet; tous ces exemples démontrent que nos actions sont intimement associées à la malbouffe. La relation entre une action et un aliment fait référence à un système de récompense. Dans les faits, ce système vis-à-vis la malbouffe agit sur le cerveau de la même manière que certaines drogues comme l’héroïne.  Tel que démontré par une étude sur les dépendances, le système de récompense peut brimer les tentatives de limiter l’accès à un comportement malsain, puisque ce dernier procure un sentiment de réconfort (REF). Il est possible de croire que les gens auront besoin d’une longue période d’adaptation pour réduire leur consommation de malbouffe et ce, même lorsque cela doit être fait pour des raisons de santé. C’est pour cela qu’il ne faut surtout pas mettre fin à de telles initiatives. Il faut comprendre que certains individus mangent de la malbouffe à chaque jour et que d’autres en mangent à chaque repas. Donc, pour certaines personnes nous parlons de changement des habitudes de vie alors que pour d’autres, nous parlons davantage d’un sevrage.

Nous ne croyons pas aux théories conspiratrices. Toutefois, les compagnies étudient leurs produits et certaines d’entre elles utilisent la science afin de trouver la meilleure combinaison possible permettant d’assurer la fidélité de ses consommateurs. Un livre intéressant a été écrit sur le sujet (Référence pour le livre). Limiter l’accès à la malbouffe dans les arénas était une stratégie pour combattre la malbouffe, mais il ne faudra pas changer un microenvironnement si nous voulons la vaincre, il faudra changer le système !  Il est très difficile de se battre contre les entreprises multimilliardaires. Conséquemment, il faut changer la philosophie des gens pour renverser la demande pour de la nourriture santé.  Si les gens demandent de la nourriture santé, les compagnies vont en offrir !

Honnêtement, c’est vraiment dommage qu’une si belle initiative soit renversée. La diminution des revenus n’est sûrement pas une surprise, mais une certaine adaptation aurait pu être observée après une ou deux saisons. L’initiative était cependant bien orchestrée avec la publication d’un guide nutritif pour le hockeyeur (LIEN). Au lieu de baisser les bras pour des raisons monétaires, il aurait été intéressant que le gouvernement compense les pertes pour le maintien d’une telle initiative. Cela aurait permis d’aider ces entreprises et à compenser leurs pertes de revenus et donner davantage de temps aux gens de s’adapter aux changements tout en leur démontrant que les changements sont là pour y rester !

Même si l’on continue d’offrir des menus santé, il est illogique de croire que les gens vont faire ce choix. C’est d’autant plus déprimant d’entendre dire « c’est parce que les gens veulent se récompenser d’avoir passé du temps sur la glace qu’ils mangent une grosse poutine ». C’est cependant très contradictoire avec le virage santé que l’on préconise dans les écoles du Québec. Nous devrions nous lever et décider collectivement de devenir la première province où les citoyens mangent bien dans tous les milieux publics où nous pouvons exercer un certain contrôle (arénas, cafétéria, hôpital, etc.). 

Si nous sommes incapables de contrôler la nourriture qu’il y a dans un aréna, c’est certainement une mission impossible dans les restaurants! Pourquoi avoir donné une pénalité de deux minutes à la poutine quand nous avions l’occasion de la sortir de la partie pour extrême inconduite!

vendredi 14 octobre 2011

Obésité et infertilité : un traitement interdit ?

L’infertilité se définit par une absence de conception après une période d'essai supérieure à 1 an. En ce moment, 80 % des couples hétérosexuels arriveront à concevoir dans une période de 12 mois si les relations sexuelles sont régulières (2-3 X/sem) et sans moyens de contraception. Selon Statistiques Canada 8,5 % des couples canadiens en âge de procréer ont un problème de fertilité (REF). Ce problème toucherait légèrement plus les femmes que les hommes et les causes varient selon le sexe.  Par exemple, l’âge, la génétique et le surplus de poids contribuent à l’infertilité comme la prévalence du syndrome polykystique chez la femme (REF) ou la dysfonction érectile chez l’homme (REF). En effet, plusieurs études ont démontré un lien incontestable entre le surplus de poids et l’infertilité. Selon certains, un IMC entre 25 et 27 kg/m2 augmente le risque de 1,2 fois d’avoir un problème d’infertilité alors qu’un IMC supérieur à 27 kg/m2 multiplie le risque par 3 (REF).

En ce moment, certains médecins refusent de traiter des femmes infertiles qui présentent un IMC au-dessus de 35 kg/m2 (Ex. Ontario). L’argument principal étant que le risque de complications au cours de la grossesse est plus élevé chez une femme obèse comparativement à une femme de poids sain. Cet argument est critiqué puisque d'autres facteurs (l'âge, la génétique, la tension artérielle élevée, le diabète, les troubles de la thyroïde, etc.) sont également associés aux complications lors de la grossesse, et on ne limite pas l'accès aux traitements d'infertilité à cause de ces critères. De plus, certains médecins  refusent de traiter l’infertilité par in vitro chez les femmes obèses sous prétexte qu’elles ont un taux de succès inférieur aux femmes de poids sains (50% moins de succès). Ce fait est véridique, mais devons-nous refuser l’accès ou plutôt accepter les risques ?

Dans un autre ordre d’idées, il se peut que les médecins refusent l’accès aux traitements contre l’infertilité, car ils croient que les femmes obèses devraient perdre du poids avant d’entamer un traitement contre l’infertilité pour favoriser la conception de façon naturelle. Cet argument est logique puisqu’une modeste perte de poids d’environ 5 % permet une amélioration des paramètres de  fertilité comme le retour d’un cycle régulier chez une grande partie d’entre elles (REF). Ces faits poussent les autorités et le public en général à soupçonner une forme de discrimination! 

L’infertilité est considérée comme une maladie selon l’Organisation mondiale de la santé. Dès lors, tout individu souffrant d’une maladie quelconque devrait recevoir le traitement approprié! Le sujet est d’autant plus délicat au Québec depuis que l’état rembourse une partie des frais associés aux traitements d’infertilité.  Certaines personnes se plaignent que l’état ne devrait pas avoir à payer pour le traitement des individus obèses considérant qu’ils sont en partie responsables de leur problème. Le sujet a été soulevé par les médias le mois passé (REF). Dans ce cas, pourquoi traitons-nous les fumeurs, les cardiaques, les gens physiquement inactifs, etc.  
Bonne réflexion!