vendredi 29 octobre 2010

Si une pilule pouvait faire maigrir sans rien changer à notre quotidien !

D’entrée de jeu, oui les médicaments prescrits spécifiquement pour la perte de poids fonctionnent! Cependant, à vous de voir si c’est la solution pour perdre du poids de façon significative et permanente.

La sibutramine (Meridia) et l’orlistat (Xénical, Alli) sont les deux médicaments les plus prescrits et les plus étudiés pour aider les gens à perdre du poids. Pour entamer un traitement de l’un ou l’autre de ces médicaments, vous devez satisfaire les critères suivants :

• IMC supérireur à 30 kg/m2 ou IMC supérieur à 27 kg/m2 avec complications (calculez votre IMC) 
• Échec au traitement non-pharmacologique depuis plus de 6 mois
• Avoir une prescription d’un médecin

La sibutramine a vu le jour en 1997 ou elle fût développée et utilisée principalement pour traiter la dépression LIEN. C’est seulement suite à quelques études qu’on constata son effet sur la perte de poids. En effet, la sibutramine permettrait une perte de poids moyenne de 4.45 kg sur une période de 12 mois LIEN.  Son mécanisme d’action passe par l’augmentation de la sensation de satiété ce qui a pour conséquence dediminuer l’apport énergétique et finalement conduire à une perte de poids. Le coût pour le patient est de 151,34$ par mois et n’est normalement pas remboursé par les assurances.

Les effets secondaires principaux sont la bouche sèche, la constipation, la tachycardie (battement cardiaque très rapide) et l’hypertension artérielle. Conséquemment ce médicament est proscrit chez certains patients qui ont des problèmes cardiaques ou métaboliques. Tout récemment, la compagnie qui fabrique la sibutramine a retiré volontairement le médicament du marché après plus de 10 ans d’existence. La compagnie a évalué les risques d’éventuelles poursuites pour les effets secondaires probables (augmentation du risque d’évènements cardiaques non mortels de 16% chez les cardiaques). Suite aux recommandations de Santé Canada, la compagnie adécidé d’empêcher la vente du produit. Cette stratégie est particulière, car, le rapport sur lequel Santé Canada se base pour émettre une telle recommandation démontre les bienfaits de la sibutramine par rapport aux risques lorsque ce médicament est utilisé de façon appropriée chez les non-cardiaques (LIEN) !


 
Cependant, d’autre pays on eu le même réflexe. Par exemple, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a également décidé de bannir la sibutramine depuis février 2010 LIEN. De son côté, l’orlistat a été approuvé en 1998. Ce médicament permet également une diminution moyenne de 2.89 kg sur 12 mois LIEN.  En ce qui concerne la prévention du diabète de type 2, une étude à démontré qu’une modification des habitudes de vie associée avec l’orlistat permet de diminuer davantage l’apparition de la maladie après 4 ans d’intervention comparée au changement des habitudes de vie + placebo chez des gens déjà intolérants au glucose LIEN. Son mécanisme d’action est une diminution (~ 30%) de l’absorption des gras ingérés. Ce qui équivaut à une réduction de l’apport énergétique totalquotidien de 150 à 200 kcal. Le médicament doit être ingéré avant chacun des repas. Puisque son mécanisme d’action passe par l’ingestion de lipides, il est possible que certains patients ne répondent pas favorablement à l’intervention. Par exemple, une personne dont l’apport alimentaire est majoritairement composé de glucides et non de lipides observera une perte de poids moindre. Les effets indésirables de l'orlistat sont essentiellement d'ordre gastro-intestinaux. En effet, certains utilisateurs éprouvent de très gros problèmes d’incontinences fécales principalement causés par une bonne proportion des lipides non digérés. De plus,une carence en vitamines (A,D, E et K) est normalement observée chez certains patients puisque celles-ci ne peuvent pas traverser la membrane de l’intestin sans la présence de lipides. Le coût pour le patient est de 63,22$ par mois. Tout comme pour la sibutramine, l’orlistat n’est normalement pas remboursé par les assurances. Depuis 2007, le produit Alli est sur les tablettes aux États-Unis. Ce produit contient environ la moitié de la dose d’orlistat normalement prescrite, mais procure les mêmes effets secondaires. On peut se procurer le médicament sur le web pour 45-60 $ par mois car sa vente n’est pas encore autorisée dans les magasins canadiens.

Notre position

Il est clair que plusieurs compagnies pharmaceutiques sont à la recherche de la pilule miracle qui va enrailler l’obésité. D’autres produits sont actuellement disponibles et intéressants, mais, pas encore disponibles au Canada.

Maintenant que le médicament sibutramine est hors du marché, il ne reste plus que l’orlistat comme médicament disponible au Canada qui peut directement être prescrit spécifiquement pour traiter l’obésité. À environ 750 $ par année, ça fait cher la livre (environ 120 $ par livre)! De plus, lorsque la personne arrête le traitement, il y aura regain de poids si aucun changement des habitudes de vie n’a été fait. Plus sérieusement, puisqu’un changement des habitudes de vie est bénéfique sur le poids corporel, mais sur BEAUCOUP d’autres éléments de la santé, ce 750$ dollars pourrait être investi en sessions avec une nutritionniste et un kinésiologue. De plus, les effets secondaires d’une bonne nutrition et d’un mode de vie actif dépassent rarement ceux de la pilule.





4 commentaires:

  1. Votre point de vue est bon mais, je rencontre souvent des patients qui donneraient plus que 750$ par livre perdu malgér les risques de reprendre le poids. C'est triste mais la réalité...

    Dr. Côté

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  2. Les gens veulent un remède miracle et maigrir sans se forcer! Un jour ils comprendront que ça ne marche pas. Payer 750$ par livre perdue plutôt que de faire un effort... Je trouve ça déplorable. Je ne pensais jamais dire ça mais si les gens étaient un peu moins lâches et un peu plus cheap, on aurait la solution!

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  3. Pour répondre aux commentaires ci –haut, il est vrai que les gens veulent probablement payer le gros prix au risque de reprendre leur poids. De toute façon pour certains, la perte de poids, quoique trop souvent temporaire, procure un sentiment d’accomplissement et de fierté qui en vaut la peine. C’est probablement parce les gens en général veulent le maximum de résultats pour le moins d’efforts possible. N’est-ce pas une situation qui s’applique à une génération entière ?

    Toutefois, nous ne pensons pas que les gens sont lâches. Selon nous la plupart des gens obèses sont conscients de leur situation et tentent d’appliquer ce qui est recommandé. Cependant, il se peut que l’environnement obésogénique soit trop fort pour qu’un individu, à risque élevé d’obésité, puisse arriver à perdre du poids de façon permanente. Par exemple, lorsqu’on ouvre un nouveau restaurant de type « fast-food » les gens y vont parce qu’ils doivent manger, c’est bon, abordable, rapide et disponible. Au contraire, nous pensons que la population en générale est complètement déconnectée du concept de qualité de vie et vie en santé en acceptant une société qui collectivement détruit sa santé en tolérant par exemple la vente de gras trans, de sucre raffiné ou d’aliments hyper caloriques, de réduction de la durée et fréquence des cours d’éducation physique, etc. C’est en faisant des choix de société et en ayant des actions qui favorisent la santé des individus par des lois et des réglementations qu’on arrivera à aider les gens à perdre du poids de façon permanente. À notre humble avis, l’environnement obésogénique ne cesse de grossir et domine nos batailles individuelles!

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  4. Honnêtement, pour avoir travaillé avec bon nombre d'individus obèses, je dois dire que la plupart d'entre eux ne réalisent même pas qu'ils sont les premiers responsables de leur surplus de poids. Ils sont souvent dans le déni total: "je ne comprends pas pourquoi j'engraisse, pourtant je ne mange pas plus que toi". Quand on leur fait prendre conscience que la boîte de gâteaux Vachons qu'ils mangent toutes les nuits (hé oui) représente à elle seule plus que ce qu'ils devraient consommer dans une journée entière, ça les choque un tantinet. Modifier une habitude de vie, c'est difficile, tout le monde sait ça. La solution facile, ce sont les moyens passifs de perdre du poids, dont la pilule.

    Oui, c'est facile de consommer. L'environnement y est favorable, comme vous dites. D'un autre côté, c'est aussi facile de manger sainement et de bouger. L'environnement y est favorable aussi... Tout est une question de motivation et d'éducation. Et de choix personnels.

    Je connais des ex-obèses qui vous diraient qu'en fin de compte, ils étaient tout simplement des fainéants en déni (ce ne sont pas mes mots, mais bien les leurs). Leur nouveau défi sera de maintenir leur nouveau poids à long terme sans retomber dans leurs anciennes habitudes. "Chassez le naturel, il revient au galop"...

    Rien n'est facile en ce bas monde!

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