Les
aliments ‘multisensoriels’, vous connaissez? Ils sont tout à la fois sucrés, gras, salés, à température
idéale, avec une texture idéale…Vous êtes chez des amis et ils veulent bien vous accueillir. Comme tous bons hôtes ou hôtesses, les
bols
d’arachides, de croustilles et de smarties sont sur la table. Il est 13
h vous sortez tout juste de table, pourrez vous résister ?
Un livre écrit par docteur David
A. Kessler intitulé : The
end of overeating traite du sujet en long et en large. Ce livre décrit
pourquoi certains d’entre nous pensent constamment à la nourriture et pourquoi
certains sont capables de résister ou non à la tentation des aliments riches en
gras et en sucre. Par exemple, certains d’entre nous ne pourront se concentrer
au cours d’une réunion s’il y a des biscuits dans le centre de la table ou même
s’il y a des fruits coupés. Selon l’auteur, certaines personnes retirent tellement
de plaisir et de confort dans la nourriture que durant le déjeuner elles
pensent au dîner, au souper ou même à la sortie au restaurant du week-end.
Cliniquement on les appelle les « conditionned hypereater
».
Êtes-vous l’un de ceux-là?
Est-ce une condition commune ? Est-ce ce que cette condition peut
expliquer l’augmentation de la prévalence d’obésité ?
Selon Kelsser, et selon des études
scientifiques publiées, les gens qui ont l’habitude de constamment penser à la
nourriture sont plus à risque de présenter un surplus de poids. Cependant,
puisque cette condition est peu connue, la définition de celle-ci l’est tout
autant.
Malgré tout, il semblerait qu’autant de gens minces, en surpoids ou
obèses seraient des conditionned hypereaters. Cependant,
il semble que les gens minces seraient en mesure de contrer cette pensée
obsessive en étant très organisés et restrictifs sur les aliments aisément disponibles.
Par exemple, le fait d’apporter son lunch pour dîner ou ne pas apporter de sous
au bureau permettrait aux gens de se libérer des pensées associées à ce qu’ils
vont manger pour le dîner.
Comme toutes conditions, une
partie de la cause serait génétique (17-45%), mais une association positive entre
le fait d’être conditionned hypereater
est aussi rapportée entre un mari et une femme (+ un mari est un conditionned hypereater, + la femme risque d’être
un conditionned hypereater ou vice-versa)
ce qui démontre aussi l’implication de l’environnement. Le livre de Kessler
montre que les industries tentent de mieux identifier ces gens. Ils
investissent des milliards de dollars pour trouver la bonne combinaison de
sucres, sel et gras afin que les adultes et les enfants deviennent dépendants
de leurs produits. Malheureusement,
selon Jonhson
et al., 2004, les enfants sont de moins en moins capables de résister aux
stimulus, malgré l’absence de la faim.
Par exemple, l’une de ses études a montré qu’en 1980 les enfants de 0 à
5 ans pouvaient compenser à 90 % du surplus dans les prochains repas de la journée,
mais ce chiffre a abruptement chuté en 1990 à 45 %. En d’autres mots si un enfant mange 300 kcal
de plus que normalement au déjeuner, il compensait en mangeant 270 kcal de moins
dans le reste de la journée en 1980, mais seulement 135 kcal de moins en 1990,
et on peut seulement s’imaginer les taux d’aujourd’hui ! Le plus inquiétant est
certainement que les stimulus vont seulement augmenter après l’âge de 5 ans, en
ayant de plus en plus le choix et le pouvoir d’achat.
Bref, l’environnement obésogénique
dans lequel nous vivons n’est pas prêt de changer, car, plus les gens mangent plus
et ils en veulent. Qu’est-ce qui est encore plus effrayant, plus ils sont accros
à un produit, plus ce produit sera disponible.
Cependant, il est à noter qu’indépendamment de la disponibilité d’un
produit, il y a des gens hyper sensibles à la nourriture (odeur, récompense,
souvenir…). Pour ces individus la solution est de restreindre au maximum la disponibilité,
mais surtout de compenser par une dépense énergétique liée à l’exercice pour
éviter le déséquilibre énergétique probable et un gain de poids.
wow interéressant sauf que ça dis encore une fois aux obèses que ce n'Est pas de leurs fautes...
RépondreSupprimerCe commentaire est vraiment intéressant, cependant le livre ne dit pas qu’encore une fois ce n'est pas la faute des obèses. Dans les faits, il démontre qu'il y a des gens qui sont plus sensibles face à la nourriture, c’est-à-dire qu’ils ont des « pulsions » lorsqu’ils voient ou pensent à la nourriture. Dans un environnement « obésogénique », ces individus ont plus de difficulté à contrôler leurs ces « pulsions » néanmoins, ça ne les déresponsabilise pas du tout face à la partie qu'ils peuvent contrôler soit l’activité physique, un mode de vie actif et des choix alimentaires.
RépondreSupprimerMartin & Danielle
J'ai acheté le livre ! Après les 2/3 en 2 jours c'est vraiment bon.
RépondreSupprimerIntéressant, en effet! Une autre solution potentielle à investiguer pour la prévention et le traitement de l'obésité... On aura décidément beaucoup de boulot dans les prochaines années! Félicitations pour votre blog et vos accomplissements.
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