vendredi 17 août 2012

Mieux vaut prévenir que guérir : devons-nous mesurer l’IMC ou la capacité cardiorespiratoire ?

La majorité des gens affirment qu’il vaut mieux dépenser l’argent des contribuables dans la prévention plutôt que dans le traitement de l’obésité. Est-ce que ces paroles reflètent la pensée réelle des gens? En juin dernier, le « Center for Disease Control » a émis une recommandation à l’échelle nationale afin que tous les Américains (+18 ans) soient pesés annuellement afin de mesurer leur indice de masse corporel (IMC). Suite à cette évaluation, un individu présentant un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m2 sera référé à une équipe de professionnels qui devra intervenir rapidement afin de limiter le gain de poids ou entreprendre une perte de poids. 


Les coûts associés à l’obésité sont énormes (REF) et la prévalence ne cesse d’augmenter tout comme la prévalence des complications associées à l’obésité. Il est donc logique de croire que le gouvernement veut agir afin de minimiser l’impact économique de l’obésité. Certains trouvent cette recommandation surprenante, car, il semble tout à fait normal de croire que les médecins étaient déjà en mesure d’appliquer une telle recommandation. Non ! Seulement 45% des médecins de famille rapporte mesurer l’IMC et seulement 60% d’entres eux recommandent aux patients ayant un embonpoint de perdre du poids (REF). Dans le même ordre d’idées, seulement 56% des médecins de famille offre des stratégies de prévention à leurs patients, rapportant le manque de temps et le fait qu’un acte de promotion n’est pas remboursé (REF)!

De notre point de vue, il serait peut-être préférable de mesurer la capacité cardiorespiratoire (CCR) au lieu de l’IMC. Les pessimistes diront qu’il est impossible de mesurer la CCR en milieu hospitalier. C’est pour cette raison qu’il faut faire une place pour les kinésiologues dans le système de santé. Plusieurs raisons laissent croire que la mesure de la CCR est un excellent choix. Premièrement, cette mesure est un excellent prédicateur de mortalité toutes causes confondues (REF). Deuxièmement, le risque de mortalité chez les individus obèses ayant une CCR élevée est nettement inférieur comparativement aux individus obèses avec une CCR faible (REF). De plus, il existe une forte association entre la CCR et plusieurs problèmes métaboliques (le syndrome métabolique ou le diabète de type 2) (REF)

Ainsi, cette solution permettrait à nos kinésiologues d’avoir une place de choix dans le système de santé. Cette solution nous permettrait d’avoir un excellent indicateur de la santé d’un individu. Elle dégagerait également les médecins de certaines taches. Encore plus important, cette mesure mettrait l’accent sur l’augmentation du niveau d’activité physique, ce qui est moins décourageant comparativement à la perte de poids qui est difficilement atteignable à long terme. 

En conclusion, comme toutes recommandations, il y a des bons et des mauvais côtés. Le bon côté c’est que la prévention des conditions chroniques devient une priorité et que cette recommandation rappelle aux médecins de famille qu’il est important de peser tous les patients annuellement. Les mauvais côtés sont qu’on recommande un mode de vie sain seulement aux gens obèses, et on augmente la prise en charge des médecins. 


2 commentaires:

  1. Wow,ça fait réfléchir. Je suis médecin généraliste et je ne sais plus comment encourager mes patients à perdre du poids. P-e que je dois me tourner vers l'exercice avec ou sans perte de poids.

    Bravo pour votre blogue, j'adore.

    Sylvain, MD

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  2. Super Martin,mais une chose positive pour moi, je m'entraîne presque tous les matis...
    Michelle Bourdages

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