Il est maintenant clair qu’un surplus de poids affecte négativement la santé des gens. Depuis quelques années plusieurs groupes de recherches ont investigué si la durée de l’obésité ou l’accumulation d’un surplus de poids depuis plusieurs années avait un impact indépendant sur les conditions chroniques comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires la capacité physique et le risque de mortalité. En d’autres mots, ils s’interrogent sur l’importance de mesurer l’historique du poids corporel pour évaluer le risque de développer des conditions chroniques ou de mourir prématurément.
Il existe au moins deux façons de quantifier la durée de l’obésité et son impact sur la santé. Premièrement, il est possible de compter le nombre d’années avec un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 25 ou 30 kg/m2 sur une période donnée. Deuxièmement, il est possible de cumuler le nombre d’unités d’IMC au-delà de 25 ou 30 kg/m2 sur une période donnée. La difficulté dans ce type d’étude, c’est qu’il faut évidemment plusieurs années de suivis et une évaluation du niveau de santé à maintes reprises au cours du suivi. Cependant la question demeure intéressante d’un point de vue clinique. Par exemple, une personne de 65 ans actuellement de poids sain pourrait être davantage prédisposée à certaines conditions chroniques si elle a été obèse précédemment au cours de sa vie. Une autre question que le sujet soulève est à savoir si il est possible de renverser la vapeur en perdant du poids?
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a étudié la question (REF). Les auteurs ont suivi 6328 individus sur une période de 23 ans à partir de l’enfance (11 ans: âge moyen initial). Ils ont comparé le risque de diabète de type II et d’avoir un profil lipidique altéré entre 1) des individus obèses durant l’enfance et à l’âge adulte, 2) des individus obèses durant l’enfance, mais non à l’âge adulte et 3) des individus n’ayant jamais été obèses. Leurs résultats démontrent que le risque de diabète de type II et d'un profil lipidique altéré était similaire chez les enfants obèses devenus non obèses à l'âge adulte à celui aux gens qui n'avait jamais été obèses. Dès lors, ces résultats démontrent que le risque de diabètes de type II et du profil lipidiques altéré associé à la durée de l’obésité entre l’enfance et l’âge adulte peut être enrayé s’il y a perte de poids.
Une autre étude effectuée chez des d’adolescent et de jeunes adultes (14 à 21 ans) a démontré que plus l’accumulation de poids est élevée au cours d’un suivi de 25 ans, plus le risque de diabète de type II est élevé à la fin du suivi (REF). L’accumulation d’un surplus de poids prédisait le diabète de type II indépendamment du poids à la fin du suivi. Cette étude renforce le message qu’il faut intervenir rapidement sur le poids des enfants pour limiter les dégâts à long terme. D’autres données sont disponibles sur la l’historique de l’obésité entre l’âge adulte et un âge plus avancé et démontrent que la durée de l’obésité augmente le risque de mortalité (REF) ou d’incapacité fonctionnelle (REF) en comparaison à être nouvellement obèse .
Sur la base des articles cités plus haut, la durée de l’obésité semble prendre de l’importance avec l’âge. Chez les adultes, il serait donc important de questionner l’historique du poids corporel en plus d’évaluer le poids corporel actuel pour prédire le risque de conditions chroniques ou de mort prématurée. Néanmoins, peu importe, si la durée de l’obésité ou le niveau d’obésité actuel est plus important pour prédire les conditions chroniques ou la mortalité, il est nécessaire de faire la promotion de bonnes habitudes de vie pour controler le poids corporel dans chacune des périodes de la vie.
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