D’entrée de jeu, oui les médicaments prescrits spécifiquement pour la perte de poids fonctionnent! Cependant, à vous de voir si c’est la solution pour perdre du poids de façon significative et permanente.
La sibutramine (Meridia) et l’orlistat (Xénical, Alli) sont les deux médicaments les plus prescrits et les plus étudiés pour aider les gens à perdre du poids. Pour entamer un traitement de l’un ou l’autre de ces médicaments, vous devez satisfaire les critères suivants :
• IMC supérireur à 30 kg/m2 ou IMC supérieur à 27 kg/m2 avec complications (calculez votre IMC)
• Échec au traitement non-pharmacologique depuis plus de 6 mois
• Avoir une prescription d’un médecin

Les effets secondaires principaux sont la bouche sèche, la constipation, la tachycardie (battement cardiaque très rapide) et l’hypertension artérielle. Conséquemment ce médicament est proscrit chez certains patients qui ont des problèmes cardiaques ou métaboliques. Tout récemment, la compagnie qui fabrique la sibutramine a retiré volontairement le médicament du marché après plus de 10 ans d’existence. La compagnie a évalué les risques d’éventuelles poursuites pour les effets secondaires probables (augmentation du risque d’évènements cardiaques non mortels de 16% chez les cardiaques). Suite aux recommandations de Santé Canada, la compagnie adécidé d’empêcher la vente du produit. Cette stratégie est particulière, car, le rapport sur lequel Santé Canada se base pour émettre une telle recommandation démontre les bienfaits de la sibutramine par rapport aux risques lorsque ce médicament est utilisé de façon appropriée chez les non-cardiaques (LIEN) !
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Cependant, d’autre pays on eu le même réflexe. Par exemple, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a également décidé de bannir la sibutramine depuis février 2010 LIEN. De son côté, l’orlistat a été approuvé en 1998. Ce médicament permet également une diminution moyenne de 2.89 kg sur 12 mois LIEN. En ce qui concerne la prévention du diabète de type 2, une étude à démontré qu’une modification des habitudes de vie associée avec l’orlistat permet de diminuer davantage l’apparition de la maladie après 4 ans d’intervention comparée au changement des habitudes de vie + placebo chez des gens déjà intolérants au glucose LIEN. Son mécanisme d’action est une diminution (~ 30%) de l’absorption des gras ingérés. Ce qui équivaut à une réduction de l’apport énergétique totalquotidien de 150 à 200 kcal. Le médicament doit être ingéré avant chacun des repas. Puisque son mécanisme d’action passe par l’ingestion de lipides, il est possible que certains patients ne répondent pas favorablement à l’intervention. Par exemple, une personne dont l’apport alimentaire est majoritairement composé de glucides et non de lipides observera une perte de poids moindre. Les effets indésirables de l'orlistat sont essentiellement d'ordre gastro-intestinaux. En effet, certains utilisateurs éprouvent de très gros problèmes d’incontinences fécales principalement causés par une bonne proportion des lipides non digérés. De plus,une carence en vitamines (A,D, E et K) est normalement observée chez certains patients puisque celles-ci ne peuvent pas traverser la membrane de l’intestin sans la présence de lipides. Le coût pour le patient est de 63,22$ par mois. Tout comme pour la sibutramine, l’orlistat n’est normalement pas remboursé par les assurances. Depuis 2007, le produit Alli est sur les tablettes aux États-Unis. Ce produit contient environ la moitié de la dose d’orlistat normalement prescrite, mais procure les mêmes effets secondaires. On peut se procurer le médicament sur le web pour 45-60 $ par mois car sa vente n’est pas encore autorisée dans les magasins canadiens.
Notre position
Il est clair que plusieurs compagnies pharmaceutiques sont à la recherche de la pilule miracle qui va enrailler l’obésité. D’autres produits sont actuellement disponibles et intéressants, mais, pas encore disponibles au Canada.
Maintenant que le médicament sibutramine est hors du marché, il ne reste plus que l’orlistat comme médicament disponible au Canada qui peut directement être prescrit spécifiquement pour traiter l’obésité. À environ 750 $ par année, ça fait cher la livre (environ 120 $ par livre)! De plus, lorsque la personne arrête le traitement, il y aura regain de poids si aucun changement des habitudes de vie n’a été fait. Plus sérieusement, puisqu’un changement des habitudes de vie est bénéfique sur le poids corporel, mais sur BEAUCOUP d’autres éléments de la santé, ce 750$ dollars pourrait être investi en sessions avec une nutritionniste et un kinésiologue. De plus, les effets secondaires d’une bonne nutrition et d’un mode de vie actif dépassent rarement ceux de la pilule.