samedi 29 septembre 2012

Fauteuil roulant et risque d’obésité



Le nombre de Canadiens qui utilisent un fauteuil roulant est de 155 000, et 90 % d’entre eux utilisent un fauteuil roulant motorisé. Les résultats d’une étude publiée dans « The International Journal of Exercise Science » démontrent que pour le même poids, les gens en fauteuil roulant ont un pourcentage de masse grasse supérieur comparativement aux gens qui n’utilisent pas de fauteuil roulant (REF).
Par exemple, les femmes de poids sain (IMC entre 18.5 et 24.9 kg/m2) utilisant un fauteuil roulant, ont un pourcentage de masse grasse de 41.2 + 0.6%. Ce pourcentage est relativement élevé puisqu’un pourcentage de masse grasse au-delà de 35 chez les femmes est considéré comme le seuil d’obésité. Des résultats équivalents ont été observés chez les hommes et les enfants (REF) mais pourquoi de tels résultats.  Si on assume que le muscle squelettique est le principal déterminant du métabolisme de repos, il est clair que la plupart des gens en fauteuil roulant ont une dépense énergétique de repos réduite dû à l’atrophie musculaire.  De plus, la dépense énergétique associée à la mobilité pour l’accomplissement des activités de la vie quotidiennes et l’activité physique est également réduite dans la majorité des cas. Par conséquent, l’apport calorique de ces gens doit être restreint pour limiter un surplus de poids et un pourcentage de masse grasse élevé ce qui est difficile à long terme.
Il est possible d’évaluer s’il existe une différence entre le pourcentage de masse grasse entre des gens utilisant un fauteuil roulant et les gens sédentaires.  Il est aussi possible d’étudier cette différence en comparant le pourcentage de masse grasse des athlètes paralympiques (utilisant un fauteuil roulant) et d’autres athlètes sans fauteuil.  En effet, malgré ces limitations, certains individus se tournent vers les sports adaptés et atteignent des niveaux d’activité physique qui pourrait ou devrait permettre d’éliminer, ou du moins, de limiter les risques d’obésité ainsi que d’autres problèmes de santé. Cependant, certaines études démontrent que ce n’est pas toujours le cas chez cette population.
Une étude très intéressante à étudier la prévalence de l’obésité et des facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires chez des athlètes paralympiques âgés en moyenne de 28 ans (REF). Les auteurs rapportent une prévalence d’obésité (IMC supérieur à 30 kg/m2)  relativement peu élevée (3.5%) chez les participants. La prévalence d’hypertension, d’hypertriglycéridémies était de 11% et 6% respectivement. La prévalence de fumeurs était de 9% alors qu’aucun individu n’avait une hyperglycémie. Dans une sous-analyse, les auteurs n’ont démontré aucune différence sur le profil métabolique entre les participants avec ou sans fauteuil roulant. Ces résultats semblent encourageants, cependant, 51 % des athlètes paralympique présentaient au moins 1 facteur de risqué de maladie cardiovasculaire, ce qui est élevé comparativement aux athlètes olympiques du même âge mais relativement faible comparativement aux statistiques de la population.
    Bref, l’utilisation de fauteuil roulant augmente le risque de présenter un pourcentage de masse grasse élevé. L’exercice physique adapté permet de diminuer les comorbidités associées à l’obésité sans toutefois les atténuer complètement! Il faut dès lors limiter un surplus calorique et certains facteurs de risques modifiables tels que le tabagisme. Pour les gens utilisant un fauteuil roulant non intéressés de faire du sport de haut niveau, il faut favoriser l’activité physique par l’inclusion sociale et l’offre de services adaptés pour augmenter la dépense énergétique.

vendredi 14 septembre 2012

Un peu, mais un peu intense!

Le rôle indépendant de l’exercice aérobie dans la perte de poids est de plus en plus remis en doute. En effet, la perte de poids moyenne associée à l’exercice aérobie seul serait de 1,7 à 3,74 lb après 12 mois d'entraînement (REF). Spécifiquement chez les enfants, Wilkin (2011) a rapporté qu’il était TRÈS DIFFICILE d’augmenter le niveau d’activité physique des enfants et de limiter l’augmentation d’activités sédentaires durant le reste de la journée (REF). En d'autres mots, en augmentant la quantité d'exercices organisée, les enfants compensent en diminuant leur dépense énergétique totale durant le reste de la journée. Ceci explique en partie pourquoi utiliser l’exercice aérobie comme seul moyen pour réduire le poids corporel est difficile chez les enfants.
Cependant, une importante étude publiée par le groupe de recherche de Martin a récemment été publiée dans le journal Archives Pediatrics and Adolescence Medicine montrant que SEULE la quantité de temps passé à intensité vigoureuse prédit des changements significatifs sur certains paramètres du profil de santé des enfants (REF). Cette étude comprenait 605 enfants de 9 à 17 ans, dont 26% considérés en embonpoints ou obèses. Les résultats montrent que les enfants effectuant plus d’exercice en intensité vigoureuse présentaient un poids, un tour de taille, et une pression artérielle plus bas que les enfants pratiquant moins d’exercice en intensité vigoureuse. Jusqu’ici les résultats sont intuitifs ! Cependant, ils ont montré que seulement sept minutes d’exercice à intensité vigoureuse pourraient être suffisantes pour éviter un surplus de poids. Ce résultat va dans le même sens que les directives de Santé Canada qui indiquent que les enfants devraient effectuer 60 minutes d’activité physique par semaine, dont trois jours à intensité vigoureuse. 

Bien que ces résultats confirment l’importance d’être physiquement actif et suggèrent que d’ajouter des activités à intensité vigoureuse est nécessaire, il n’en demeure pas moins qu’il faut s’assurer que les gens puissent identifier adéquatement les différents niveaux d’intensité pour appliquer ces résultats.

En conclusion, il est important d’être actif physiquement et d’inclure des activités à intensité vigoureuse supérieure afin de maintenir le contrôle du poids corporel. Pour ce faire, les kinésiologues devront se mettre au travail et informer les gens!