vendredi 27 avril 2012

L’obésité un problème dans le milieu de travail

Le Canada comme son cousin les États-Unis est au pris avec un important problème d’obésité. Les entreprises ne semblent pas échapper au fléau de l’obésité puisque le nombre d’individus obèses dans les entreprises canadiennes et américaines ne cesse d’augmenter. En effet, une étude de 2007 a démontré chez 11 728 participants que 55,7% des travailleurs étaient en surpoids ou obèses. Notre environment obésogénique (REF), et l’augmentation des employs sédentaires (REF) sont en grande partie responsables de ce fléau. Néanmoins, les impacts de cette augmentation de l’obésité en entreprise et en milieu de travail ne sont pas bien compris et probablement sous-estimées. Est-ce que les employés obèses rapportent plus de blessures au travail ? Sont-ils moins productifs ?  Est-ce qu’ils manquent plus de journées de travail en raison de problèmes de santé? Ces questions sont très pertinentes afin de déterminer si les dirigeants d’entreprises seront intéressés à investir dans la prévention et le traitement de l’obésité pour diminuer les coûts astronomiques liés à l’obésité.

Selon une étude de 2005, les employés obèses s'absentent plus souvent du travail, et la durée de cette absence serait pour une période beaucoup plus longue comparativement aux individus de pods cain (REF). En effet, lorsqu’on a demandé aux employés s’ils se sont absentés au cours de la semaine dernière, les hommes obèses s’étaient absentés 4 fois plus que les hommes non obèses. Dans la même veine, les femmes obèses seraient plus susceptibles de déclarer une blessure subie au travail comparativement aux femmes non obèses. L'association entre les blessures et l’obésité selon Pollack et coll., 2007, serait reliée à la fatigue musculaire, à des limitations physiques (probablement dû à une faible capacité cardiovasculaire) et à des facteurs ergonomiques. Une autre raison possible afin d’expliquer les blessures en milieu de travail serait la consommation multiple de médicaments chez les individus obèses. Finalement, il semblerait que les employés obèses seraient moins susceptibles d'utiliser l'équipement de protection parce que l'équipement requis serait uncomfortable. 

Comment expliquer quels individus sont plus à risque d’obésité ? De façon intéressante le revenu personnel influence le niveau d’obésité de façon différente entre les hommes et les femmes. Selon statistiques Canada (2009), les hommes dont le revenu est faible sont moins susceptibles d'être obèses et le contraire s’applique chez les femmes. Le niveau d’éducation est aussi associé au niveau d’obésité tant chez les femmes que les hommes. Par contre, l’association est la même chez les deux sexes. Plus un individu est éduqué, plus il diminue son risque d’obésité ! Finalement, la situation matriarcale joue aussi un rôle dans le risque d’obésité des hommes et femmes en milieu de travail. Les travailleurs qui n'ont jamais été mariés seraient moins susceptibles d'être obèses que ceux mariés, mais le contraire s’applique chez les femmes. 

Bref, les individus obèses s’absentent plus souvent, et ce, pour une période de temps plus longue en plus de rapporter un nombre plus élevé de blessures. Ainsi, il est important de promouvoir le maintien d’un poids sain chez les travailleurs. Les entreprises pourraient être financièrement gagnantes d’investir dans des programmes de promotion d’un poids sain. Par exemple, celles-ci pourraient accorder du temps (payé) pour l’activité physique, des cours de cuisine, la gestion du sommeil ou du stress durant les heures de bureau. Ce genre d’actions doit naturellement commencer dans un premier temps par le support de l’employeur et des collègues.
 

vendredi 13 avril 2012

Parlez à votre médecin !

La semaine dernière, l’une des agences gouvernementales américaines l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) nous a contactée afin de parlor d'un outil permettant d’améliorer le service offert par les médecins de famille afin de traiter les conditions chroniques dont celles liées à l’obésité. 
Nous avons accepté de le faire considérant que les propos de l’AHRQ sont importants et s’appliquent aussi au système de santé canadian. De manière générale, l’AHRQ suggère que les patients qui sont impliqués activement dans la prise en charge de leur santé et de leur traitement ont de meilleurs résultats pour traiter les complications auxquelles ils font face. En d’autres mots, si un patient pose des questions, s’informe avant de consulter son médecin et discute de ses préférences et obstacles, il aura plus de succès à contrôler ses conditions chroniques. L’agence avance que la plupart des patients sont passifs face aux propositions du médecin et n’adhèrent pas aux traitements proposés par manque de compréhension ou un manque de communication avec leur médecin. Pour pallier au problème, l’AHRQ propose un site web (www.ahrq.gov/questions) à l’intérieur duquel on retrouve trois étapes qu’un patient devrait faire avant, pendant et après un rendez-vous afin d’être proactif dans la prise en charge de ses conditions chroniques. Le site web contient également de nombreux vidéos qui malheureusement ne sont disponibles qu’en anglais.

Quelques un des points importants soulevés dans ces vidéos sont la peur de poser des questions par peur d’avoir l’air stupide, d’embarrasser le médecin ou de poser trop de questions. De façon surprenante, les médecins préfèrent avoir un patient alerté, conscient de sa condition ou de ses conditions chroniques et curieux plutôt qu’un patient passif. Il y même un médecin qui dit ouvertement dans un des vidéos qu’il adore se faire défier par les questions de patients 

En conclusion, n’hésitez pas à poser des questions et discuter avec votre médecin pour améliorer le traitement de vos conditions chroniques. Il est clair que pour faire ceci, il faut un médecin de famille, car il est compréhensible qu’il soit difficile de discuter avec un médecin dans le cadre d’une clinique de type rendez-vous. En effet, des statistiques montrent que 14,4 % des Canadiens n’ont pas de médecins de famille et ce pourcentage augmente à 25,1% au Québec (REF).