vendredi 17 février 2012

Perte de poids lente pour améliorer rapidement sa santé… un choix judicieux!


Pour maintenir une perte de poids, vous avez certainement entendu dire qu’il est préférable d’effectuer une perte de poids lente comparativement à une perte de poids rapide. Cependant, au-delà du maintien de la perte de poids, est-ce que la vitesse de la perte de poids influence la réponse métabolique (hypertension artérielle, cholestérol, glycémie). 

Certaines études ont démontré qu’une perte de poids lente est favorable pour le maintien du poids alors que les recherches ayant vérifié l’impact d’une perte de poids rapide sur la santé métabolique sont peu nombreuses et contiennent des limites méthodologiques. Par exemple, la comparaison entre différentes vitesses de perte de poids n’a pas été étudiée. De plus, les auteurs n’ont normalement pas contrôlé les résultats pour la perte de poids totale ce qui est un biais considérable lorsqu’on veut étudier les effets sur la santé métabolique.

Notre groupe de recherche a publié un article (REF) sur le sujet dans la revue « Appetite ». Nous avons rétrospectivement apparié 10 sujets qui ont perdu la même quantité de poids, mais pour une durée de restriction calorique différente (5 semaines vs. 15 semaines). En d’autres mots, un groupe de 5 personnes a perdu 6,0 kg en 5 semaines (groupe de perte de poids rapide) alors qu’un autre groupe a perdu 6,3 kg en 15 semaines (groupe de perte de poids lente).

Les résultats démontrent que le groupe de perte de poids lente avait perdu davantage de masse grasse totale, du tronc et au niveau des jambes et des bras après avoir perdu 6,3 kg. De plus, les individus dans le groupe de perte de poids ont préservé leur masse maigre comparativement au groupe de perte de poids rapide. Finalement, les individus du groupe de perte de poids lente ont amélioré 2 fois plus leur tension artérielle diastolique et leur niveau de triglycérides plasmatiques.

Bref, une perte de poids lente semble meilleure pour perdre de la masse grasse, préserver la masse maigre et améliorer la santé métabolique. La limite majeure de cette étude est certainement le nombre peu élevé de participantes. Cependant, cette étude démontre que la perte de poids améliore la santé métabolique et que la vitesse de la perte de poids (Lente: 0.4 kg par semaine dans le cas de cette étude), permet d’améliorer davantage la santé métabolique à court terme. Il faut nécessairement plus d’études pour explorer si la vitesse de perte de poids influence le maintien de la perte de poids et de ces améliorations métaboliques.

vendredi 3 février 2012

Un repas rempli de glucides = bon moyen pour perdre du poids ?

Les données scientifiques laissent croire qu’il y a encore place à l’amélioration pour trouver la diète idéale afin de réduire le poids corporel à long terme. En effet, l’augmentation drastique de la prévalence de l’obésité et du taux d’insuccès face au maintien d’une perte de poids le confirme. Depuis de nombreuses années, les études ont comparé différentes compositions des diètes (faible en gras, élevée en protéines, faible en glucides) et le résultat semble être similaire. Plusieurs méta-analyses (REF) ne démontrent aucun avantage de favoriser un macronutriment ou l’autre pour atteindre une perte de poids à long terme. De plus, ces études confirment que l’important est de réduire le nombre total de kilocalories ingérées. Récemment, une étude incluant 424 sujets a comparé différentes diètes avec des proportions variables de lipides (40% vs. 20%), de glucides (65% vs. 35%) et de protéines (25% vs. 15%). Les résultats n’ont montré aucune différence significative dans la perte de poids totale et aucune différence dans le changement de la distribution de la masse grass (REF). Néanmoins, une récente étude a rapporté que même si la composition de la diète pouvait être négligeable pour expliquer le succès d’un programme de perte de poids, la consommation de certains macronutriments à un temps précis durant la journée pourrait jouer un rôle significatif sur la perte de poids totale, la distribution de la masse grasse et certains paramètres liés à la santé (REF)

Cette étude a été conçue pour étudier l'effet d'un régime alimentaire faible en calories avec des glucides consommés seulement au souper sur les paramètres anthropométriques et les signaux de satiété comparativement à une diète incluant la même quantité de glucides, mais consommée de façon équivalente tout au long de la journée. La composition de la diète était de 20 % en protéines, 30-35% en lipides et 45-50% en glucides pour un total de 1300-1500 kcal par jour pour une période de 6 mois. 

Les résultats sont surprenants ! La perte de poids, la diminution de la circonférence de taille, et la réduction de la masse grasse étaient plus élevées dans le régime expérimental en comparaison au contrôle. De plus, le niveau de satiété auto-rapporté était supérieur dans le groupe expérimental alors que les différents marqueurs métaboliques étaient nettement meilleurs dans le groupe expérimental. Dès lors, cette étude suggère que la période à laquelle les glucides sont consommés comme durant le repas du soir pourrait être une stratégie qui favoriserait une perte de poids plus important sur une période de 6 mois comparativement à la consommation de glucides tout au long de la journée. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer et préciser les mécanismes par lesquels cette approche relativement simple améliore la satiété et la santé en plus de donner de meilleurs résultats anthropométriques par rapport à une approche plus conventionnelle. Il sera aussi intéressant d’investiguer si la manipulation de la période à laquelle les lipides ou les protéines sont consommés change aussi les résultats observés.