vendredi 25 novembre 2011

La guerre contre les boissons gazeuses est loin d’être terminée !

Depuis quelques années, les boissons gazeuses sont la cible de plusieurs tentatives visant la diminution de l’apport énergétique total et de la consommation de breuvage de qualité (lait, eau, jus 100%). Le lien entre la consommation de boissons gazeuses, l’obésité et le diabète de type 2 est souvent mentionné, mais la consommation de boissons gazeuses affecte d’autres paramètres tels que la densité minérale osseuse. Une étude a démontré une densité minérale osseuse 5% inférieure chez les femmes qui boivent une boisson gazeuse (de type cola) ou plus par jour comparativement à celles consommant moins d'une boisson gazeuse (de type cola) par mois (REF). Cette tendance n’était pas observée chez les hommes et était observée indépendamment si la boisson gazeuse était sans sucre ou non. Ces résultats sont très importants puisque la diminution de densité minérale osseuse et ce, principalement au niveau de la tête du fémur, est l’un des facteurs déterminant du risque de fractures chez les personnes âgées mais aussi chez les jeunes. En effet, chez les jeunes filles, la consommation de boisson gazeuse est associée à un risque de fracture de plus de 3 fois (REF) en comparaison aux jeunes filles qui ne boivent pas de boissons gazeuses.  Donc, la diminution de la consommation de boissons gazeuses pour favoriser un maintien de la densité osseuse est primordiale.

Une des solutions pour limiter la consommation de boissons gazeuses a été d’éliminer la vente de ces produits dans certaines écoles. Cependant, une récente étude effectuée dans 40 états américains montre que l’élimination des boissons gazeuses dans les écoles secondaires n’a pas eu l’effet escompté (REF). Au total, 6 900 élèves de cinquième année ont été interrogés au printemps de l’année 2004 et de nouveau en 2007 alors qu’ils étaient en huitième année. Les résultats démontrent que la proportion d’enfants de huitième année déclarant avoir consommé des boissons sucrées est similaire dans les écoles ayant banni la vente de boissons sucrées (29 %) versus celles où la vente est encore présente (26 %). Globalement, peu importe si l’école avait banni ou non la vente de boissons sucrées, 85 % des élèves rapportent avoir consommé une boisson sucrée dans les 7 derniers jours. Des analyses complémentaires ont indiqué que la consommation globale de boissons sucrées avait seulement une modeste association avec l’accès dans les écoles. L’auteur de l’article conclu que « l'école est seulement un aspect de l'environnement d'un enfant et les jeunes se sont révélés très habiles à compenser pour les changements apportés à leur environnement ». Néanmoins, on peut penser que ces résultats pourraient être différents, selon le groupe d’âge. En effet, une étude californienne (REF) démontre une consommation journalière de boissons sucrées moins élevée chez les adolescents fréquentant des écoles où les machines distributrices ont été prohibées. Ces résultats contradictoires sont les preuves qu’il est difficile de forcer un changement dans les habitudes de consommation des enfants et des adolescents. D’ailleurs, une récente étude soutient qu’il est très difficile d’augmenter le niveau d’activité chez les enfants à cause de leur compensation naturelle. En d’autres mots, si nous forçons les enfants à faire de l’activité physique, par exemple à l’école, ils compenseront naturellement en réduisant leur niveau d’activité physique à la maison (REF)

En guise de conclusion, il est important de bannir ou de diminuer l’accès aux boissons gazeuses, principalement dans les écoles puisqu’elles ont un impact sur la santé qui va bien au-delà du diabète de type 2 ou de l’obésité. Toutefois, il est important de viser une catégorie de jeunes qui répondra positivement à cette initiative. Malheureusement, les données sur ce genre de programme démontrent des discordances qui rendent difficile la mise en place avec succès de ces politiques.

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vendredi 11 novembre 2011

Bras de fer entre l’activité physique et les gènes!


Une étude publiée la semaine passée fait couler beaucoup d’encre. L'association entre la génétique et le risque d'obésité serait atténuée de 27% chez les adultes physiquement actifs (REF). Cette étude souligne donc l'importance de l’activité physique non seulement pour augmenter la dépense énergétique, mais aussi pour diminuer le risque d’obésité chez ceux qui sont génétiquement prédisposés. Cette étude est importante, puisqu’il s’agit d’une méta-analyse regroupant plus de 218 166 adultes et 19 268 enfants. De plus, les auteurs de la méta-analyse ont choisi d’analyser toutes les études ayant mesuré le gène FTO. 


Depuis 2007, les chercheurs affirment que le gène FTO serait le gène le plus associé au risque d’être obèse (REF). L’association entre ce gène et la prise alimentaire expliquerait la prédisposition génétique qu’il procure. Par exemple, les individus possédant le gène FTO mangeraient davantage comparativement à ceux qui ne présentent pas ce gène (REF). Malgré l’importance des résultats de cette étude, il est important d’être prudent avec l’interprétation des résultats. En effet, une autre étude ayant analysé le profil génétique de près de 40 000 individus a démontré une grande variabilité au niveau des gènes entre les individus ayant un problème de poids et les individus de poids sain (REF).

Néanmoins, les résultats de cette nouvelle étude sont intéressants puisqu’ils suggèrent que la contribution de nos habitudes de vie permettrait même d’influencer notre prédisposition génétique! Entre d’autres mots, cette étude suggère qu’une personne qui possède le gène FTO et qui habite dans un environnement favorable à l’obésité est probablement plus à risque de devenir obèse si elle est inactive. Jusqu’à maintenant, l’activité physique a toujours été associée à l’obésité par son rôle dans la dépense énergétique et la composition corporelle. Cette nouvelle étude montre que la pratique d’activité physique pourrait être encore plus importante pour prévenir l’obésité. Ces résultats sont intéressants et sont logiques, car notre génome n’a pas changé significativement depuis les dernières décennies. Ces résultats démontrent donc qu’il existe des interactions entre notre génome et les habitudes de vie ouvrant ainsi la porte à de nouvelles recherches. 

Le slogan de « l’American College of Sports Medicine » stipule que l’exercice est un puissant médicament. En effet, dans une perspective de prévention, l’activité physique démontre encore une fois qu’elle peut être perçue comme un médicament en PERMETTANT MÊME de contrebalancer l’effet du génome.Malgré toutes les preuves scientifiques qui s’accumulent pour démontrer les bienfaits de l’exercice, c’est à se demander qu’est-ce qu’il faudra de plus pour que les gens deviennent actifs !